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Raies et Requins à l'aquarium de Loch Lomond


Publié le 20/05/2021 10:00
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  J'ai décidément du mal à oublier que j'ai été prof de Sciences-nat' (Sciences naturelles - aujourd'hui on dirait professeur de SVT pour "Sciences de la vie et de la Terre"). Lorsque je faisais des photos ou des vidéos je ne pouvais m'empêcher de penser à quelle partie de mes cours les images captées serviraient éventuellement d'illustration. Maintenant cela reste seulement des souvenirs à partager. Dans ce billet, je vous propose quelques aperçus sur les raies et les requins qui étaient abrités par l'Aquarium de la vie marine de Loch Lomond en Écosse. Les images ont été captées en 1992 lors d'un voyage combinant le travail (le congrès "Epilepsie Europe") et les vacances. La vidéo étant partagée via Youtube, j'ai ajouté quelques commentaires en texte surimposé pour les visiteurs, jeunes ou plus âgés, qui ne feraient pas le détour par mon blog. La qualité des images est celle que permettait l'enregistrement sur bande magnétique en s-VHS des années 1990 (cf. infra).

  Il y a deux sortes de poissons, ceux qui ont des os (les arêtes sont des os) et ceux qui n'ont que des cartilages. Je vous fais grâce des noms correspondants qui ne font que dire la même choses dans un sabir tiré du grec. Les raies et les requins qui nous occupent font partie de la seconde catégories, celle des poissons cartilagineux. Les seules choses "dures" chez ces animaux sont les dents qui arment leurs mâchoires et les denticules (petites dents) qui recouvrent leur peau et la rendent rugueuse. Tout comme je l'ai été en réalisant la vidéo, vous serez sans doute surpris, en la regardant, par la familiarité des raies. Attention, il y a deux "intrus" dans les acteurs de ce film : un poisson osseux plat, le turbot, qui par sa forme se rapproche des raies et une seiche qui n'est pas un poisson mais un mollusque "qui-a-des-pieds-sur-la-tête" (céphalopode) dont le seul "os", le sépion, est en fait une coquille secrétée dans le manteau (l'enveloppe charnue) de l'animal. On dit que cet organe est un exosquelette, c'est à dire un squelette externe, mot à la mode ces derniers temps.

Cliquer sur une vignette pour afficher la photo.

Prises de vue 1992 - camescope Super-VHS Thomson CSV 01P (un clone de JVC). Format d'origine : 625 lignes PAL. Numérisation en mpeg (720x576) à l'aide de l'entrée capture vidéo d'un ordinateur de bureau Sony VAIO de 2003. Montage et traitement des séquences numérisées dans Adobe Premiere Elements 2021. Mes vidéos mp4 (1280x960) sont enregistrées sur Youtube.

Références :
Poissons (Wikipedia)
Chondrichthyens (Wikipedia) = poissons cartilagineux
Elasmobranches (Wikipedia) = requins et raies
Ostéichthyens (Wikipedia) = poissons osseux

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3 commentaires

Commentaire de: Laschet [Membre]
Laschet

Cela me rappelle que dans mon premier labo visité (Liège), nous avions aussi un aquarium avec de sympathiques anguilles électriques. Mieux valait ne pas les caresser, leurs décharges étant mortelles. Une équipe en étudiait les canaux sodiques isolés à partir de leur organe électrique. Et le ligand utilisé pour en estimer la quantité était la tétrodotoxine (TTX), préparée à partir du foie du tétrodon, un autre poisson bien sympathique. Le premier était acheminé vivant d’Amazonie, le second restait sagement au Japon, seule sa toxine nous était envoyée par colis spécial contenant de quoi tuer une bonne partie de la ville… Nous vivions dangereusement !

20/05/2021 @ 17:08
Commentaire de: Jac Lou [Membre]

Merci Jacques pour ton commentaire.
  C’est vrai que, comme tu le dis “Nous vivions dangereusement !". Les “outils” utilisés pour étudier les différents modes de fonctionnement des cellules du cerveau sont souvent des poisons très puissants produits par synthèse chimique ou provenant de sources naturelles végétales ou animales, comme la tétrodotoxine extraite du poisson-globe que tu cites. J’ai également le souvenir de deux occasions où j’ai utilisé de tels poisons nouvellement caractérisés et réputés extrêmement efficaces. La première fois qu’on les utilise, on prend mille précautions et notre cerveau invente même éventuellement un certain “malaise” à la fin de l’expérimentation. Et puis ça passe … À la fin des années 1970, un collègue m’a mis en relation avec un toxicologue de Rennes, Jean Pierre Anger, qui avait eu à caractériser quelle était la substance à l’origine d’un empoisonnement accidentel. Une personne était morte après de graves troubles neurologiques, notamment des convulsions, à la suite de la consommation de ce qu’elle croyait être des carottes sauvages. Au lieu de carottes, il s’agissait en réalité de racines d’Oenanthe safranée (Oenanthe crocata). Avant de se nourrir à la façon d’un “sauvage", il vaut mieux apprendre à reconnaître les plantes ! Le toxicologue m’avait fait parvenir plusieurs extraits dont un purifié ne contenant que la molécule apparemment coupable, l’oenanthotoxine. C’est donc avec de l’appréhension et des précautions extrêmes que j’ai commencé une étude des effets de la dite molécule. Avec le collègue Patrick Chauvel, nous avons publié une description de ces effets en français dans un Compte-rendu à l’Académie des Sciences. Pour mes amis non spécialistes : une telle publication n’est pas aussi prestigieuse qu’il y paraît; publier en français est loin d’avoir la portée d’une publication en anglais dans les Comptes-rendus de l’Académie des sciences américaine (PNAS) par exemple.
  J’ai poursuivi l’étude des effets de ce poison du système nerveux avec Uwe Heinemann à l’Institut Max-Planck de Psychiatrie à Munich. À mon retour en France, j’ai fait le “dealer” auprès de Jean Marc Dubois à l’École Normale Supérieure, qui a pu montrer que l’oenanthotoxine agissait en bloquant les canaux laissant passer le sodium à travers la membrane des cellules nerveuses et plus précisément en bloquant les “courants gateux” comme il disait, c’est à dire les courants de porte qui sont des courants minuscules produits par le mouvement de charges électriques portées par une portion des molécules formant le canal, située à l’entrée - la porte - du dit canal. En anglais la porte se dit “gate” d’où le jeu de mot bilingue “courants gateux” (humour de chercheur, il ne faut pas trop en attendre).
  Une autre fois, une jeune biologiste marine était venue me voir pour me soumettre une toxine extraite, si je me souviens bien, des moules contaminées par une algue toxique, lors d’un de ces épisodes qui revient régulièrement en été. Cette biologiste était persuadée ressentir des symptômes après avoir travaillé à l’extraction de la toxine. Mon labo n’était pas de niveau P4, ni même P3, en fait P-rien-du-tout, mais j’ai accepté de tester la chose sur la transmission entre les cellules nerveuses du champ CA1 de l’hippocampe (précision pour les non spécialistes : il s’agit d’une structure nerveuse portant ce nom et pas de l’animal marin). Résultat négatif, y compris sur l’expérimentateur. J’étais toujours vivant et pas plus fou qu’avant. L’histoire s’est arrêtée là.

21/05/2021 @ 19:02
Commentaire de: Laschet [Membre]
Laschet

L’extrait d’algue que tu évoques pourrait bien être l’acide okadaïque, une autre neurotoxine que j’ai pas mal testée, en particulier à Broca. En revanche je n’ai jamais fait de dégustation de ciguë, que ce soit la petite, la grande, ou l’aquatique, et ce d’autant moins que mes connaissances en botanique sont très limitées…

21/05/2021 @ 19:33


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