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16/03/2012

Les derniers passages de Vénus (1) - Expédition de Cook

  00:50:00, par Jac Lou   , 1728 mots  
Catégories: Astronomie

[La Nature, 1874 (1) pp. 257-59]

Au siècle dernier Vénus a passé deux fois sur le soleil, d'abord en 1761 puis en 1769. La plus ulile introduction à l'observation des passages de 1874 et 1882 est le récit des expéditions académiques qui ont eu lieu dans ces grandes occasions solennelles, et surtout dans la dernière.

Nos descriptions ont pour but d'expliquer ce qui a été vu et non point de disserter sur les conclusions qu'on a pu tirer de ces travaux si curieux. Comme la parole va être de nouveau à la nature, il nous paraît tout à fait superflu de la prendre nous-mêmes. Nous devons cependant donner quelques mots d'explication générale, destinés à montrer combien le phénomène est susceptible d'un nombre infini de nuances.

Le passage du 6 juin 1761 fut observé par Jérôme de Lalande, au Luxembourg, à partir de 6 h. 31' du matin, moment où le soleil se leva, jusqu'à 8 h. 46" moment où Vénus quittait le soleil. Le soleil ne s'était pas levé assez à temps pour que le premier contact fût aperçu en France.

Le grand figuier de Cook, à la Pointe-de-Vénus (baie de Mutavaï, à Tahiti), où s'observa le passage de 1769.

Au contraire le passage du 7 juin 1769 se montra un peu après 7 heures du soir, et l'astre en se couchant disparut entraînant avec lui la planète visible sur son disque. Si le ciel eût été pur, Jérôme de Lalande, qui observait au collège Mazarin, aujourd'hui palais de l'Institut, aurait pu voir le premier contact; le dernier lui échappait par la nature même des choses.

En 1874 nous ne verrons ni le premier ni le dernier contact, tous les astronomes qui voudront participer aux observations devront quitter la France, complètement déshéritée dans celte circonstance, et faire de longs voyages.

Nous avons expliqué déjà dans ce recueil comment il se fait que l'observation des passages puisse servir à déterminer la parallaxe de Vénus et, par conséquent, la distance de la terre au soleil. Mais il nous reste à faire comprendre comment il se fait que les passages soient répartis par couples composés de deux passages, séparés l'un de l'autre par un intervalle de huit années solaires. La raison est très-simple à donner. En effet elle tient à ce que huit années solaires sont presque rigoureusement égales à cinq années synodiques de Vénus. Quand nous avons fait huit tours entiers autour du foyer du monde, Vénus nous paraît avoir décrit cinq circonférences entières. Il en résulte que si la planète se trouve entre nous et le soleil ; après huit ans révolus, elle s'y rencontre de nouveau. C'est ce qui fait que le passage du 6 juin 1761 est suivi par celui du 7 juin 1769. Encore huit années il y aurait passage si l'équation précédente était exacte. Mais elle ne l'est qu'à peu près, de sorte que la petite différence qui n'a pas été assez considérable pour faire manquer le passage de 1769, a été au contraire assez importante pour que le passage de 1777 et les suivants n'aient point eu lieu. Il faut un long intervalle de temps, 121 ans 1/2, pour que l'astre se trouve dans une situation analogue à celle de 1769, et pour qu'il se reproduise par conséquent un nouveau passage, lequel, par les raisons déjà données, sera suivi d'un passage complémentaire.

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