Musique : naissance de l'opéra au XVIIe siècle
Je le dis tout net, le charme de cette forme musicale n'opéra pas sur moi. Comme le chantait un certain crouneur jazzy-humoriste, "moi j'préfère la marche à pied" (*). Dans ma démarche altruiste de partage de mon cahier d'Histoire de la Musique je vais pourtant ajouter une page sur la naissance de l'opéra et étaler quelques bribes supplémentaires de culture musicale sur notre tartine numérique. Entre nous, j'avoue que quelques choeurs d'opéra ont cependant su me toucher. Personne n'est à l'abri d'une faiblesse passagère. Comme chaque fois, le texte est augmenté par des liens vers les auditions des oeuvres et vers la biographie des auteurs cités dans le texte : les noms des auteurs mènent sur Wikipédia et les titres des oeuvres conduisent sur Youtube (*). Pour voir la liste des chapitres précédents : clic.
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Après la Renaissance, la musique connaît une révolution sous-tendue par une évolution du langage musical. Il s'agit de l'évolution de la polyphonie vers l'harmonie dont nous avons déjà parlé (*) et qui engendre la monodie accompagnée. Cette dernière permettra la naissance de l'opéra.
Naissance de l'opéra en France
Les "divertissements" associant musique et danse étaient, au début, de nature populaire, mais ils deviennent bientôt aristocratiques. Au XVIIe siècle, ce sont de véritables spectacles - les ballets de Cour - caractérisés par le faste du décor et l'action dansée et chantée.
Le Ballet de Cour contient une ouverture, des airs chantés, des récits, des choeurs...
Le premier à être imprimé et répertorié est "Le Ballet comique de la Reyne", conçu en 1581 par le chorégraphe Balthazar de Beaujoyeulx, à l'occasion du mariage du Duc de Joyeuse avec Mademoiselle de Vaudemont, la soeur de la reine.
Naissance de l'opéra en Italie
À la fin du XVIe siècle à Florence, le comte Bardi recevait les artistes florentins constituant ce qu'il est convenu d'appeler "le cénacle de Florence". Ce cénacle veut faire revivre le spectacle ancien sous le nom d'opéra. C'est rendu possible grâce à la mélodie accompagnée.
À la base du nouveau langage musical, le récitatif se tient le plus près possible du parler et met en scène des sujets mythologiques. Cette forme d'opéra montrait un caractère plus intellectuel que mélodique.
Parmi les auteurs il faut remarquer
• Jacopo Peri, auteur d'Euridice [♫]
• Vincent Galilée [♫], père du célèbre astronome Galilée.
Le centre de l'opéra se déplace de Florence vers Venise où se manifeste Claudio Monteverdi, né en 1568 à Crémone et mort en 1643 à Venise, qui fut d'abord un madrigaliste. Il apporte à l'opéra toute sa fougue et sa passion. Il est le premier à prétendre que seule la mélodie peut traduire les passions. Son opéra est construit à partir de récitatifs très mélodiques, très audacieux en matière de composition. Son orchestre paraît maintenant assez disparate.
L'oeuvre de Monteverdi est conséquente
des madrigaux qui évoluent aussi de la polyphonie vers l'harmonie
Audition : "Le combat de Tancrède et de Clorinde" [♫] et [♬] de Claudio Monteverdi.
En 1607 : Orféo, oeuvre écrite à la mort de sa femme
Audition : "Elle est morte" dans Orfeo de Claudio Monteverdi.
En 1608, il écrit un autre opéra, Ariana, qui est en partie détruit. Il ne reste que le "lamento" d'Ariana qui a fait très forte impression à l'époque.
Audition : "Lamento d'Ariane" de Claudio Monteverdi.
En 1642, il écrit "Le couronnement de Popée", un opéra historique.
Audition : "Pur ti miro" extrait du Couronnement de Popée de Claudio Monteverdi.
Après Monteverdi on observe une véritable frénésie d'opéras. Alessandro Scarlatti en écrit par exemple de nombreux. Ex : "Télémaque" (écouter d'autres opéra du dit [♬]).
Puis le centre de création de l'opéra se déplace à nouveau, cette fois vers Naples où le belcanto (le "beau chant") qui se base sur les prouesses vocales en abandonnant les qualités dramatiques, continuera à se développer au cours des siècles suivants.
Naissance de l'opéra en Angleterre
En Angleterre, un compositeur de génie apparaît quelques cinquante ans après Monteverdi. Il s'agit de Henry Purcell (1659-1695). Il a d'abord composé de nombreuses oeuvres de musique de chambre. Puis il a trouvé son propre langage dans "Didon et Enée", un opéra composé pour une "oeuvre de jeunes filles" de Chelsea. Le caractère de la musique est très personnel. C'est le premier grand opéra anglais. On attendra le contemporain Benjamin Britten pour retrouver autant de qualités.
Audition : "La mort de Didon" extrait de "Didon et Enée" de Henry Purcell.
++ Extraits par la chorale des élèves instituteurs/trices de Seine-et-Oise (1962)
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L'original aux feuilles jaunies par le temps (4 pages)
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À suivre... Jean-Baptiste Lully (1632-1687)
2 commentaires
Merci Jacques de persévérer, même si ce style de musique est moins à ton goût comme au mien.
Personnellement, je n’en apprécie guère que les parties ouverture et choeurs. Les récits ont le chic de m’ennuyer… mais j’accepte l’histoire telle quelle.
Jacques,
Hier [le 30 août 2020] nous sommes allés à un petit concert à l’église d’Aubigny-sur-Nère dont je joins le programme scanné. En effet, ce dernier comporte un résumé sur “L’opéra et la scène d’église". J’ai pensé que ces quelques lignes pourraient compléter ton dossier sur la musique à travers les siècles à partir de ton cahier de musique (fil rouge insolite mais très original). ouvrir le fichier pdf
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