« Les côtes du Jura en mai | Passage de Vénus en 1874 et 1882 » |
Observer éclipses, taches solaires et transits
[La Nature, 1883 (1), p. 254]
Observation du Soleil par projection
On se procure une feuille de papier à dessiner très blanc que l'on fixe sur un carton léger et rigide, ce qui constitue l'écran de projection. On met ensuite la lunette au point sur l'objet terrestre le plus éloigné possible, plusieurs kilomètres. Cette mise au point se prend avec l'oculaire céleste le plus fort et après en avoir retiré la bonnette à verre noir. On dirige ensuite à peu près, en se gardant bien d'y mettre l'œil, la lunette sur le Soleil, puis on présente l'écran derrière l'oculaire, à 10 centimètres environ de distance, perpendiculairement à la direction de la lunette. On voit alors l'ombre de la lunette se dessiner en forme de tuyau de poêle sur l'écran. Prenant alors la crémaillère ou le corps de la lunette d'une main, et gardant l'écran dans la position précédente avec l'autre main, on déplace la lunette de sa direction primitive en cherchant à diminuer la longueur de l'ombre. Après un tout petit tâtonnement, on voit très vite dans quel sens doit avoir lieu le déplacement et l'on continue jusqu'à ce que l'ombre de la lunette sur l'écran ne soit plus qu'un cercle. Alors, on voit apparaître sur l'écran une portion du Soleil, celle que le champ de l'instrument permet de voir. On fait venir le bord du Soleil au milieu du cercle de projection et l'on sort ou rentre l'oculaire avec la crémaillère ou autrement, jusqu'à ce que le bord de l'astre soit le plus net possible. Il n'y a plus qu'à faire mouvoir doucement la lunette pour que les différentes parties du Soleil passent dans le champ et viennent se projeter sur l'écran.
Nous avons fait faire deux volets qui enserrent le corps de la lunette et donnent une ombre opaque autour de la projection. Par ce procédé, l'éclat de cette projection est au moins quintuple de celui que l'on obtient par le procédé précédent. Nous avons fait ajuster une aiguille au bord du volet supérieur, et en donnant à cette aiguille la direction de la lunette, c'est elle qui nous sert, par son ombre sur l'écran, à diriger la lunette vers le Soleil. La perfection à cet égard s'obtiendrait en fermant la fenêtre unique de l'appartement avec une étoffe noire plus grande que la fenêtre, de façon à permettre les mouvements de la lunette dont l'objectif seul sortirait de cette étoffe par un trou. Il faudrait lier l'étoffe autour du corps de la lunelle près de l'objectif. En perçant l'étufi'e d'un petit trou au-dessus de l'objectif, ce trou suffirait pour diriger la lunette, sur le Soleil en rendant le rayon lumineux qui passerait par le trou parallèle à la direction de la lunette. Une fois l'image du Soleil obtenue sur l'écran, on boucherait le trou.
Dans ces conditions, en éloignant l'écran de la lunette de 50 centimètres, 1 mètre, au lieu de 10 centimètres, on obtiendra une projection d'un grandissement énorme et conservant encore assez de lumière pour que le détail des taches soit bien visible.
On observera enfin que chaque fois que l'on change la distance de l'écran à l'oculaire, il convient de rentrer ou de sortir un peu cet oculaire pour que l'image soit la plus nette possible. D'après Ciel et Terre.
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