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Pauvre Académie des sciences (à propos d'une météorite en Bretagne)
Au moment où une nouvelle météorite tombée en Bretagne est activement recherchée, je trouve intéressant et amusant de donner la copie d'une partie d'un article paru en 1873 qui fait le point sur l'origine des "pierres qui tombent du ciel", un phénomène qui a encore du mal à être considéré vraiment scientifiquement à l'époque. Notez que le titre du présent article est un clin d'oeil en référence à mon article précédent "Pauvre université française (clic)".
Les pierres qui tombent du ciel (clic), Stanislas Meunier, La Nature, 1873, pp. 87-91. Extraits :
Nous n'inventons rien; voici comment en 1768, s'exprimait l'immortel Lavoisier, au sujet d'une chute observée tout récemment dans le Maine, avec la plus vive émotion, par la population tout entière de Lucé: "L'opinion qui nous paraît la plus probable, celle qui cadre le mieux avec les principes reçus en physique, avec les faits rapportés par les témoins et avec nos propres expériences, c'est que cette pierre (un échantillon de la météorite, note de l'auteur) qui peut-être était couverte d'un peu de terre et de gazon, aura été frappée par la foudre et qu'elle aura été mise en évidence". Convenons qu'il fallait avoir une bien grande confiance en soi et dans les principes reçus en physique, et bien peu de considérations pour "les particuliers qui travaillent à la récolte" (c'est ainsi que Lavoisier appelle les témoins du phénomène), pour s'arrêter à une telle conclusion.
Quoi qu'il en soit, l'Académie des sciences rejeta solennellement, comme absolument fausse, l'idée que des pierres pouvaient tomber du ciel, et son intolérance à cet égard devint telle, que Pictet, convaincu de la réalité du phénomène, eut besoin d'un véritable courage pour en parler en novembre 1802 devant le "premier corps savant du monde."
Le verdict de l'Académie n'empêcha cependant pas les pierres de tomber et l'époque paraît même avoir été particulièrement fertile en chutes. Celles-ci se renouvelèrent si souvent que les savants allemands et anglais, grâce surtout aux travaux de Chladni et de Howard, s'étaient complétement convertis, alors que les académiciens français se renfermaient toujours dans une négation absolue.
Ayant eu connaissance des récents rapports de l'Académie des sciences sur les effets des téléphones mobiles sur la santé ou sur les risques du nucléaire, je m'autorise à suggérer que malheureusement l'Académie des sciences française est toujours dans la même prudence excessive qui la conduit à la négation pure et simple de toute hypothèse qui ne soit pas déjà démontrée. La science qui se mord la queue, en quelque sorte. Et des académiciens qui "ne se mouillent pas"... Voir par exemple : Réduire l’exposition aux ondes des antennes-relais n’est pas justifié scientifiquement (17-12-2009) = page supprimée ! mais aussi Les causes du cancer en France (13/09/2007) = page supprimée ! ou encore Perspectives énergétiques (01/03/2005) = page supprimée !.
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Sur le même sujet des météorites (ou aérolithes), je terminerai en donnant deux autres illustrations prises dans l'article "Aérolithes et tremblements de terre, d'après Lycosthène", par Gaston Tissandier, La Nature, 1873, pp. 207-208. D'après Tissandier, Lycosthène était un savant et un vulgarisateur des sciences, il était alsacien et vivait au seizième siècle : son véritabe nom était Conrad Wolffhart. Diacre de Saint-Léonard à Bâle, professeur de grammaire et de dialectique, Lycosthène avait une passion pour l'étude de la nature et de la physique du globe. C'est en 1557 qu'il publie la première édition de son ouvrage intitulé : "Progigiorum ac ostentorum chronicon". Ce livre est un recueil du plus haut intérêt au point de vue historique : les illustrations qui le remplissent, sont des gravures sur bois, grossières, primitives, mais charmantes de naïveté. Les fac-simile que nous reproduisons ici, représentent les originaux avec le plus grand caractère de vérité ; ils se rapportent à quelques uns des phénomènes dont Lycosthène donne l'énumération.
L'article de Wikipedia Conrad Lycosthenes reprend en grande partie le texte de Gaston Tissandier sans le citer - ça n'est pas bien ! Seul le nom de la revue figure dans les sources. Pour voir le sommaire complet de La Nature 1873 sur le site du CNAM : clic !.
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