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Acad. - Nouvelles de Nagasaki
[La Nature, 1875 (1), p. 175]
ACADÉMIE DES SCIENCES
Séance du 5 février 1875, — Présidence de M. FRÉMY.
Passage de Vénus. — Dès le lendemain de ses observations, M. Janssen écrivit à l'Académie une lettre dont le secrétaire donne lecture aujourd'hui. On sait que notre compatriote devait se rendre à Yokohama, mais les renseignements pris sur les lieux, lui apprirent que les conditions climatériques de cette localité étaient extrêmement défavorables. Les points les mieux situés de tout le Japon étaient Kobé el Nagasaki. Dans cette dernière ville était d'ailleurs établie l'expédition américaine. Le 24 octobre, M. Jansen y arriva et résolut de s'installer sur une colline très-élevée, dont le nom japonais signifie le lieu des typhons.
Le transport des 250 caisses ou colis constituant le bagage y fut très-difficile et nécessité le concours de 500 porteurs. En même temps, une centaine de terrassiers et de charpentiers préparaient le terrain et construisaient les baraques. Le temps, beau jusque-là, se gâta tout à fait; des orages violents et des rafales contrarièrent les travaux et en compromirent les résultats. L'équatorial de M. Tisserand fut renversé et la lunette brisée. Heureusement une autre lunette destinée d'abord à des observations spectroscopiques put être employée à réparer cet accident. Le temps se remit ensuite et permit l'étude des instruments. Dès le milieu de novembre, M. Jansen prépara des observateurs en vue de la station de Kobé, et il se félicite beaucoup du concours empressé offert par le gouvernement japonais. La franchise fut accordée sur le réseau télégraphique et des bouts de lignes furent construite pour relier les stations. Le ciel se couvrit de nuages avant l'observation et c'est pendant une éclaircie que le premier contact fut obtenu. Vénus se montra parfaitement ronde, bien terminée, et l'on ne vit aucune trace de ligaments noirs, mais il s'écoula un temps assez lougs entre la tangence et l'apparition du filet lumineux. Les photographies rendent compte de cette anomalie en montrant la planète sur l'atmosphère coronale, depuis 2 a 3 secondes de distance du bord du disque. Après le premier contact l'astre se voile, et une éclaircie presque providentielle, dit l'auteur, se produisit juste au moment de la sortie: « La Providence avait fait, au milieu de cette fâcheuse période, une courte trêve en notre faveur. » Le lendemain de l'observation, le ciel se couvrit et la pluie tomba sans intermittence. M. Fremy, à la suite de cette lecture, signale, dans quelques paroles bien senties, le courage et le zèle des intrépides observateurs.
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