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Aya, ça y est !
Si vous faites une recherche sur Google, par exemple, avec les mots clés Aya + ovocyte (clic) vous découvrirez la bonne (?) nouvelle : le premier bébé issu d'un ovocyte vitrifié est né en France. Pour en savoir plus sur la question de la vitrification ou congélation d'ovocytes, vous pouvez faire une recherche sur Bing, toujours par exemple, avec les mots clés ovocyte + congelé (clic).
Neuf mois après décongélation. Les médias qui en parlent font remarquer que cette technique d'assistance à la procréation (en français de tous les jours : l'aide pour faire des bébés) est déjà utilisée dans d'autres pays. La France, un peu paralysée sur ces sujets par la sévère loi de bioéthique, n'a autorisé ces pratiques qu'à partir de juillet 2011. Mais le résultat est déjà là, 9 mois plus tard... J'ai publié il y a quelques temps, à l'occasion de l'anniversaire du premier "bébé éprouvette" français, un article de science fiction que j'ai titré "Les éprouvettes ont fait leurs preuves" (clic). Il faudra bien un jour que j'abandonne cette prétention à écrire de la "science fiction", puisque la réalité nous rattrappe toujours.
Des angelures sur le bec. Si nous faisons le point sur la situation actuelle en matière de reproduction médicalisée, nous voyons qu'on sait congeler des ovocytes, les cellules reproductrices femelles, ainsi que des spermatozoïdes, les cellules reproductrices mâles. On sait aussi prendre un spermatozoïde décongelé pour l'insérer dans un ovocyte, éventuellement lui aussi décongelé pour obtenir un oeuf fécondé, puis un embryon... On sait également congeler des embryons au niveau 4 cellules (pour en savoir plus, faire une recherche avec les mots clés : embryon + congelé -clic-). Je ne sais pas si on peu congeler un embryon obtenu à partir de cellules reproductrices décongelées, mais pourquoi pas ? Les cigognes vont finir par avoir des angelures !
Du congelé et du frais. La dernière étape, pour l'instant, de cette médicalisation de la reproduction, consiste à implanter un embryon "frais" (fraîchement préparé) ou décongelé dans un utérus féminin. Il est amusant de penser qu'en français, un embryon décongelé n'est pas "frais", mais c'est pourtant du "frai" si on peut dire :). Et c'est là que l'artificiel s'arrête ... Ensuite, une femme tout ce qu'il y a de plus "naturelle" mène une grossesse tout ce qu'il y a de plus "normale"; tout au plus est-elle un peu plus surveillée que les autres. Pour l'instant ...
Tout est possible. Quelle est l'étape suivante ? On a commencé à réfléchir à la question (pour s'en convaincre, faire une recherche avec les mots clés : utérus + artificiel -clic-). Dès 1931, Aldous Huxley, dans "Le meilleur des Mondes", envisage l'ectogénèse, c'est à dire le développement de l'embryon hors du ventre d'une femme, dans un utérus artificiel. Aujourd'hui, cette technique n'est pas encore prête, mais on y travaille. Une autre possibilité serait envisageable, mais il semble qu'un frein religieux ou éthique empêche même d'en parler. Il s'agirait d'utiliser l'utérus d'une autre espèce animale pour implanter l'embryon obtenu par fécondation in vitro (FIV). Chimères, direz-vous ? C'est un mot à ne pas employer dans ce contexte ! L'expérimentation sur des chimères homme-animal (un noyau de cellule souche humaine implanté dans un ovocyte animal) se pratique dans plusieurs pays dans un but de clonage. Tout ce qui est faisable se fera, y compris mettre des bébés au congélateur, voire même des adultes.
Note pour finir d'en rire : j'ai classé ce billet dans la catégorie principale "Quoi de neuf". J'aurais dû créer un nouvelle catégorie "Quoi de n'oeuf".
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