Musique : Georges Frédéric Haendel (1685-1759)
Grands, géants, génies, on a le choix des qualificatifs pour les musiciens du dix-huitième siècle. Certains construisent dans la discrétion une oeuvre qui leur survivra, d'autres ont besoin de la lumière des fêtes et de la reconnaissance de leurs contemporains. Haendel est un de ces derniers. Il est probalble qu'il se serait accomodé sans problème d'être qualifié de génie... Mon cahier d'Histoire de la Musique est-il assez bien pour héberger sa biographie ? Je crains que Haendel eût traité ces pages avec mépris qu'elles fussent ou non augmentées par des liens vers les auditions des oeuvres et vers la biographie des auteurs cités dans le texte. Les noms des auteurs mènent sur Wikipédia et les titres des oeuvres conduisent sur Youtube (*). Pour voir la liste des chapitres précédents : clic
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Je me découvrirais et m'agenouillerais sur sa tombe. (Beethoven)
Bien que strictement contemporain de Jean-Sébastien Bach (il sont nés la même année) Haendel lui est totalement opposé par le tempérament.
Bach est un musicien tout en intériorité, à la musique difficile (?), un génie qui ne cherche pas la notoriété puisqu'il n'essayera même pas de faire éditer ses oeuvres (il laissera cette recherche de reconnaissance à son fils Jean-Chrétien [*]). Il est estimé comme virtuose de l'orgue mais pas comme compositeur de musique. C'est Wolfgang Amadeus Mozart qui découvre la musique de Bach au cours d'un concert dans une église et c'est Félix Mendelssohn qui, plus tard, s'est attaché à retrouver les oeuvres.
Haendel, égal musicien de génie, veut en revanche plaire et il cherche la gloire. Sa musique est plus souple et moins rigoriste que celle de Bach. Il suit le goût du jour et subit les influences extérieures, notamment italiennes. Son style tend vers l'universel. Il n'est pas mystique comme pouvait l'être Bach.
Haendel est né en Saxe en 1685. Son père le destinait à une carrière de juriste, mais après la mort de celui-ci, Haendel fléchit sa mère qui accepte qu'il devienne musicien. Sa vie musicienne commence à Hambourg avec les premiers opéras. Mais très vite, en moins de deux ans, des tensions et même des querelles se font jour avec ses collègues et pourtant amis musiciens. Il part pour l'Italie et s'initie à l'opéra italien. Au terme d'un séjour en Italie de quatre années pendant lequel il acquiert la reconnaisssance de ses talents de musicien et une notoriété certaine comme compositeur d'opéras ou d'oratorios, Haendel retourne en Allemagne, à Hanovre où il obtient un poste de Maître de Chapelle auprès de l'Électeur de Hanovre, futur roi d'Angleterre Georges Ier.
Après deux "congés" d'un an passés à Londres, il s'y installe définitvement sous la protection de l'ex Électeur devenu Roi. Il écrit la musique pour des fêtes de cour et notamment la célèbre "Water music" (et une trentaine d'années plus tard la "Musique pour les feux d'artifice royaux").
Audition : Musique pour les feux d'artifices royaux
Haendel devient le musicien national anglais. Il créera l'Académie royale de Musique et il écrira des oeuvres pour cette institution. Il écrira au total quanrante opéras. Ce seront principalement des opéras italiens adaptés au goût anglais : Alcina, Orlando, Tamerlano, Richard 1er, Esther...
Audition : ♫ air de la soprano - Alcina
Le succès de Haendel a suscité des rivalités. Notamment celle de Giovanni Bononcini. On lui oppose les auteurs en vogue : Nicolas Porpora et Johann Hasse. Ces rivalités conduisent Haendel à la faillite. Ses rivaux subissent le même funeste sort. En 1740, il abandonne l'opéra.
À côté des opéras et après avoir abandonné cette forme musicale, Haendel compose de la musique intrumentale. Il écrit notamment des concertos pour orgue, instrument qu'il considère comme le plus riche, mais aussi des pièces pour clavecin.
Audition : ♫ Sonate en La M pour flûte à bec et clavecin HWV362.
Les luttes autour de l'opéra ont marqué Haendel. Il se tourne vers l'écriture d'oratorios en anglais. Sauf pour "le Messie" en 1752, il s'attache à leur donner un cadre historique, comme dans [♬] "Israël en Egypte" ou [♫] "Judas Maccabée".
Le Messie
Haendel traverse un moment de dépression. Il a perdu la faveur de la cour. Un ami lui apporte une adaptation d'un texte religieux : l'apocalypse selon st Jean. Pendant plusieurs semaines, il s'enferme et compose un monument musical : Le Messie. Il s'agit d'une oeuvre à caractère religieux, voire mystique, unique dans les compositions de Haendel. Elle comporte trois grandes parties : 1. prophétie, annonciation 2. vie, mort et résurection du Christ 3. action de grâce. C'est un oratorio mais il ne comporte pas de choral.
l'Alleluia est la plus belle pièce, à la fin de la deuxième partie. Lors de la première représentation, elle a soulevé l'enthousiasme de l'assistance qui s'est levée. Après cette première, le public anglais a pris l'habitude de l'écouter debout. L'alleluia est un choeur à quatre voix mixtes. Haendel y manie le style polyphonique avec beaucoup de hardiesse, de force et de puissance.
Audition : ♫ Alleluia extrait de l'oratorio [♬] Le Messie de Haendel.
La sonorité est claire et forte, exprimant la certitude du triomphe de l'Église.
Pour une vision d'ensemble des oeuvres de Haendel, consulter wikipedia : 📃 Liste des oeuvres de Georg Friedrich Haendel. Pour les oeuvres incontournables, France-Musique vous propose : ♬ 5 oeuvres de Haendel que vous avez forcément déjà entendues
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L'original aux feuilles jaunies par le temps (3 pages)
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À suivre... Joseph Haydn (1732-1809)
1 commentaire

C’est un autre géant, et comparée à la musique de J-S Bach je dirai que la sienne est plus pimpante. Curieusement, ma discothèque est bien plus réduite pour Haendel. En musique profane c’est évidemment la “Water Music” que je préfère, et dans la musique religieuse, c’est “Dixit Dominus” qui domine…
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