Musique : l'opéra comique
Avec ce court chapitre de mon cahier d'Histoire de la Musique nous allons traverser le XVIIIe siècle et même entamer un peu le XIXe. Nous verrons comment les monopoles d'état et leurs contraintes trop strictes conduisent les artistes à développer leur créativité pour les contourner. Nous tenterons de savoir lequel d'entre l'opéra bouffe et l'opéra comique est le plus comique. On s'fait un bouffe et on en parle ? Je sais avoir déjà écrit que le texte original de mon cahier est augmenté par des liens vers les auditions des oeuvres et vers la biographie des auteurs cités dans le texte : les noms des auteurs mènent sur Wikipédia et les titres des oeuvres conduisent sur Youtube (*). Pour voir la liste des chapitres précédents : clic
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L'opéra bouffe est à l'origine une expérience qui rassemblait les intermèdes comiques des opéras pour en faire une intrigue simple avec des personnages simples.
En France, on a construit de toutes pièces des opéras de ce genre lorsqu'on s'est aperçu du succès de ce style de spectacle après la représentation en 1752 à Paris de "La servante maîtresse", "opera buffa" ou "intermezzo" de Pergolèse. Le genre nouveau provoqua des réactions diverses, succès très grand d'une part et scandale de l'autre, aboutissant à la franco-française querelle des Bouffons.
Puis on a cherché à écrire des oeuvres dans le même esprit et on s'est aperçu qu'on possédait déjà des spectacles semblables qui allaient devenir l'opéra comique. Dès le XVIIe siècle, dans les foires de Paris (foire st-Germain et foire st-Laurent) où les gens se réunissaient pour se distaire, il y avait un théâtre qui possédait un répertoire de farces populaires : le Théâtre de la foire. Du fait qu'il constituait un concurrent pour la Comédie-française, il fut interdit par édit royal d'y jouer la comédie. Les comédiens décidèrent de chanter l'action, mais l'Académie royale de musique fit interdire le chant. Il restait aux comédiens la possibilité de mimer et de danser. Ils inventèrent alors le vaudeville qui faisait chanter par le public, sur des airs populaires, des textes affichés sur des panneaux !
En 1762, le Théâtre de la foire, devenu le Théâtre de l'Opéra comique, fait fusion avec la Comédie italienne signant la naissance et le renforcement de l'opéra comique. Il met en scène des personnages simples dans une intrigue simple. Le récitatif est remplacé par des dialogues parlés. Il est essentiellement français. Son sujet va devenir de moins en moins comique. C'est en cela qu'il s'éloigne de l'opéra bouffe.
Il fallait pour cet "opéra comique" des livrets. Les librettistes importants furent Charles-Simon Favart, qui a donné son nom à la salle du Théâtre de l'Opéra Comique, et Jean-Joseph Vadé. Pour les décors on fit appel à François Boucher et pour les ballets à Jean-Georges Noverre.
Pour un opéra, fût-il comique, il fallait aussi des musiciens : Antoine Dauvergne [♬] [♪], Pierre-Alexandre Monsigny [♫] [♪], François-André Philidor [♬] [♪], André Grétry (Richard Coeur de Lion [♪] [♪] [♪]) qui fut le théoricien de cette nouvelle forme d'art, et François-Adrien Boïeldieu né en 1775. Ce dernier nous conduit doucement vers le XIXe siècle avec La Dame Blanche créée en 1825.
Audition : La Dame Blanche - opéra comique de Boïeldieu. Extraits : "Ah! quel plaisir d'être soldat" [♬] - "Quand la Paix..." [♫] - "Rêveries de Georges Brown" [♬] (chantés par le ténor Miguel Villabella - 1930).
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L'original aux feuilles jaunies par le temps (3 pages)
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À suivre... Jean-Sébastien Bach (1685-1750)
1 commentaire

C’est une page pas seulement de musique mais d’histoire, où l’on comprend qu’on ne peut réprimer le besoin de rire, cette soupape essentielle. Si je comprends bien, ceux qui ont voulu contrôler les élans de comédie populaire ont donc, sans le vouloir, suscité en réaction des créations nouvelles…
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