« Acad. - Nouvelles de Pékin, Nouméa, Nagasaki | Acad. - Nouvelles de Pékin et île Saint-Paul » |
Acad. - Nouvelles de Pékin et de l'île Campbell
[La Nature, 1875 (1), p. 62]
ACADÉMIE DES SCIENCES
Séance du 21 décembre 1874. — Présidence de M. FRÉMY.
Passage de Vénus. — C'est de Pékin, aujourd'hui, que nous viennent les nouvelles concernant le grand phénomène dont le monde savant se préoccupe si vivement. Elles consistent en une dépêche partie de Shangaï , en date du 19, et écrite le jour même des observations, par M. Fleuriais, installé, comme on sait, dans la capitale de l'empire du Milieu. En voici le texte, dans ce style qui n'appartient qu'au télégraphe: " Ciel légèrement brumeux. Observé premier et deuxième contact. Légers ligaments noirs. Vingt photographies. » C'est donc un nouveau succès à enregistrer.
En revanche, M. Dumas donne lecture d'une leltre datée du 18 octobre, et d'où il est permis de conclure que l'île Campbell ne fournira pas des résultats aussi favorables que les précédents. M. Bouquet de la Grye y annonce que la commission du passage est arrivée à destination le 9 septembre. Dès le lendemain, on fit choix d'un emplacement propre au débarquement des 60 tonnes de matériel. En cinq semaines d'un travail opiniâtre et rendu extrêmement difficile par l'inclémence du climat, les inslallations étaient presque terminées. Les constructions constituent un véritable village de 18 cabanes que nos matelots bretons ont appelés Kervénus, On y voit la maison d'habitation, deux cabanes méridiennes, deux cabanes parallactiques, à coupoles tournantes, une cabane à photographies, une pour les observations magnétiques, un atelier de réparation des instruments, etc. Pour ces divers établissements, il a fallu opérer des déblais considérables : 150 mètres cubes pour la seule maison d'habitation. Jusqu'au 1er octobre les travailleurs ont littéralement vécu dans la boue qui leur venait à mi-jambe, enveloppés dans des tourmentes d'une neige dure comme la grêle. À partir de ce moment, de nouveaux adoucissements ont été acquis chaque jour; les remblais ont fait cesser la boue ; une jetée a rendu les débarquements commodes; mais si les observateurs sont maintenant à l'abri, ce n'est guère, suivant l'expression de M. Bouquet, que pour compter les coups de vent. Sur 40 jours, le ciel n'a été pur qu'une seule fois, et on n'a joui que de deux belles nuits. Si les conditions ne changent pas, l'expédition risque fort, comme on voit, d'aboutir malgré ses énergiques efforts à un échec complet.
Appréciation, question, commentaire ? Réagir=(clic) - merci.
Aucun commentaire pour le moment
Formulaire en cours de chargement...