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Acad. - Sur la distance de la Terre au Soleil
[La Nature, 1881 (1), p. 207]
ACADÉMIE DES SCIENCES
Séance du 22 février 1881 — Présidence de
M. Wurtz
— M. Faye appelle l'attention sur la comparaison qu'on peut établir entre les diverses méthodes propres à nous procurer la parallaxe du Soleil, c'est-à-dire la distance qui nous sépare de notre astre central. Ces méthodes sont au nombre de huit et l'auteur les répartit en trois groupes comprenant successivement : 1° les méthodes géométriques, 2° les méthodes mécaniques c'est-à-dire fournies par la mécanique céleste; 3° les méthodes physiques.
Les méthodes géométriques sont au nombre de trois. La parallaxe de Mars, mise à profit comme on sait par Cassini, a conduit pour celle du Soleil à la valeur de 8",85, nombre qui résulte des plus récentes discussions établies par M. Newcomb.— Le passage de Vénus, en 1769, donne, comme l'a montré M. Povalky, 8",79. On sait que le dernier passage n'est pas encore calculé complètement. Les Anglais ont tiré, de leurs résultats particuliers, discutés par M. Tipman, le nombre 8",81. — L'observation des petites planètes a également été mise à contribution. À l'aide de Flore, M. Galle a trouvé 8",87 ; à l'aide de Junon, lord Lindsey a obtenu 8",79.
La moyenne de ces divers résultats est de 8",82.
Les méthodes mécaniques sont également au nombre de trois. Laplace déduisant la parallaxe solaire de l'inégalité parallactique de la Lune, est arrivé à 8",81. Au moyen de l'équation lunaire de la Lune, Le Verrier a obtenu 8",85. Enfin le même astronome, en considérant les troubles que la Terre apporte dans les mouvements des planètes les plus voisines, c'est-à-dire de Mars et de Vénus, a trouvé 8",83.
La moyenne des résultats fournis par les méthodes mécaniques est 8",83.
Restent les méthodes physiques : on en distingue deux imaginées l'une par M. Fizeau et appliquée plus récemment par M. Cornu, l'autre par Léon Foucault et perfectionnée par M. Michelson. Elles reposent sur la mesure de la vitesse de la lumière et sur la combinaison de cette mesure avec la valeur de l'aberration de Struve. La première donne 8",799; l'autre, 8",813. En moyenne 8",81.
La moyenne générale de tous ces résultats est 8",82, avec une erreur probable de 0",016 en plus ou en moins.
De la discussion approfondie de tous ces chiffres, M. Faye conclut qu'il faut sans hésiter donner la Préférence aux méthodes des physiciens sur toutes les autres. Toutefois il est loin de déconseiller l'observation attentive du prochain passage de Vénus, mais il voudrait qu'on l'exécutât surtout par les méthodes photographiques telles que celles recommandées si fortement par M. Janssen. On ne ferait pas non plus intervenir les contacts de la planète avec les bords du Soleil, qui sont toujours flous, mais avec les taches qui ne manqueront sans doute pas et dont les détails sont ordinairement rendus sur les plaques avec une très grande netteté.
Voir un article complet sur la question : "Résumé des tentatives faites jusqu'ici pour déterminer la parallaxe du Soleil" par F. Tisserand, Annales de l'Observatoire de Paris, 1882 (numérisé sur Harvard.edu)
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