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Passage de Vénus en 1874 - Préparatifs français et anglais
[La Nature, 1874 (2), pp. 87-90]
On sait que la grande commission académique du passage de Vénus est présidée par M. Dumas, qui a montré le plus grand zèle dans l'organisation des innombrables détails nécessaires à des expéditions de cette nature.
Les stations françaises sont au nombre de six ; trois dans l'hémisphère boréal: Pékin, Yokohama et Saïgon ; trois dans l'hémisphère austral : les îles Saint-Paul et Campbell (Falkland) et Nouméa. Il y aura de plus à l'île de la Réunion, une station supplémentaire qui sera rattachée à la station de l'île de France, où lord Lindsay établira la station dont il fait à lui seul tous les frais avec une munificence sans exemple dans l'histoire des sciences.
On annonce que l'Association scientifique de France va envoyer, à ses frais, quelques naturalistes pour accompagner les astronomes dans les plus intéressantes stations précédentes. Parmi les chefs de station nous ne nommerons aujourd'hui que M. le capitaine Mouchez, à Saint-Paul, Bouquet de la Grye, à l'Ile Campbell, et Janssen, à Yokohama. Les colonies de Cochinchine et de la Nouvelle-Calédonie contribueront aux frais des stations de Saïgon et Nouméa.
Nous avons parlé récemment des stations de l'expédition anglaise ; nous donnons aujourd'hui, d'après le journal anglais Nature, les gravures des deux principaux instruments des stations anglaises ; l'instrument des passages, destiné à déterminer le temps ou une étoile passe au méridien, afin d'en déduire la longitude du lieu, et l'équatorial qui est construit pour suivre le soleil, lors du passage de la planète sur le soleil.
On peut se faire une idée de la grandeur de ces deux instruments en regardant les escabeaux qui servent aux observateurs. Tous deux se trouvent dans des cabanes provisoires en planches.
L'instrument des passages est orienté avec soin et la position des deux supports de l'axe exige une grande habileté. Le toit de l'équatorial se démonte afin que la lunette, mue par un mouvement d'horlogerie, puisse suivre le soleil. Les équatoriaux français au contraire sont dans des cabanes à coupole mobile, comme dans les grands observatoires, ce qui est un avantage.
Quand l'instrument des passages anglais est mis en observation, on enlève une trappe située dans le plan méridien. L'équalorial anglais est mobile autour d'une colonne verticale.
Les équatoriaux français mieux disposés à notre avis ont des pieds inclinés de manière à faciliter, autant que possible, les observations relatives à chaque station.
Les oculaires des équatoriaux anglais ont des dispositions particulières imaginées par sir Georges Airy. Ils sont pourvus d'un micromètre à double image, dont on se sert ordinairement pour déterminer la distance de deux étoiles. Les Anglais espèrent employer ce procédé ponr mesurer la distance de la planète au bord du soleil après l'entrée complète et avant le commencement de la sortie, c'est-à dire lorsqu'il y aura un filet notable de lumière entre la planète et le bord du soleil. Mais le bord du soleil est-il de nature à permettre une définition bien précise ?
Dans beaucoup de stations le soleil sera très-bas au-dessus de l'horizon lors de l'entrée ou lors de la sortie. Ce sont de détestables conditions pour taire des observations précises. Le savant directeur de Greenwich espère triompher de cette difliculté à l'aide d'une lentille hémisphérique, terminée par un plan sur lequel ou placera l'œil. Ce plan étant variable de direction l'illustre astronome espère s'en servir comme d'un prisme pour corriger l'effet de la dispersion.
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