Butte des Châtaigniers et moulins de Sannois
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Butte des Châtaigniers et moulins de Sannois


Publié le 21/10/2021 10:00
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  Ce fut une belle balade de plus de treize kilomètres en Val d'Oise sur les territoires d'Argenteuil et de Sannois.

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  La marche d'approche vers la butte des Châtaigniers d'Argenteuil est un peu longue. Elle passe d'abord par les quartiers des Champioux et du Val Notre-Dame [photo 1]. Il faut ensuite passer sous la voie de chemin de fer qui va vers Poissy et Mantes [photos 2-3] pour accéder à la zone industrielle du Val d'Argenteuil, si peu intéressante que les oiseaux y meurent d'ennui [photos 4-8], puis à la ZUP d'Argenteuil qui n'a finalement jamais été nettoyée au "Karcher " en dépit des rodomontades bravaches d'un certain président de la République. Le nord de la ZUP est limité par le Parc des Cerisiers [photos 9-14] dont les abords en friche dissimulent des activités que les braves gens réprouvent. À l'extrémité nord-est, colonisée par des frelons asiatiques [photos 15-16], seule une des deux tours rondes d'habitation subsiste encore [photos 17-18], sa jumelle ayant été détruite par une explosion due au gaz au début des années 1970. Un petit détour permet de découvrir l'imposante mosquée [photo 19] ... avant d'arriver au quartier des Coteaux, essentiellement pavillonnaire.

  Avant d'attaquer les pentes de la butte, on peut déjà apercevoir à l'Est, à travers l'entrelacs des caténaires des voies de triage, la butte d'Orgemont avec son moulin [photos 20-21]. L'ascension permet de découvrir en passant quelques vestiges d'établissements ou d'habitations de la première moitié du vingtième siècle [photo 22]. Pour atteindre le sommet de la butte des Châtaigniers à quelque 130 m d'altitude, la côte est rude mais finalement agréable [photos 23-32]. La végétation préservée réussit presque à dissimuler la barre de la Cité Champagne et ses 379 logements [photo 26]. Une fois au sommet [photos 33-34], le marcheur bénéficie d'un panorama unique sur le bassin de Paris.


  Le panorama offert par la butte inclut au premier plan à gauche la butte d'Orgemont et son moulin [photos 35-36] libres de tout enchevêtrement de fils électriques, au loin le Sacré-Coeur [photos 37-38], la Tour Eiffel [photos 39-41] - quasiment toujours dans la brume de pollution qui englobe la grande ville - et sur la droite le quartier d'affaires de La Défense [photo 42] dont les bâtiments prétentieux écrasent le clocher de la basilique d'Argenteuil.

  Au-dessus de nos têtes, le passage bruyant d'un avion [photo 46] nous confirme que nous sommes dans une des trajectoires de descente ("glide path") de l'aéroport de Roissy. La suite de la balade vers les moulins de Sannois débute par une vue ouverte par la rue du Bel-Air qui dévalle directement le flanc nord et offre une échappée vers la ville et l'église Saint-Pierre-Saint-Paul en contrebas [photo 47], en bordure le l'autoroute A15 heureusement dissimulée par un ressaut. L'horizon est barré par la butte de Montmorency et sa forêt qui dissimule le mystérieux centre militaire enfoui de la base aérienne de Taverny. Nous progressons presque à plat sur le sommet de l'extrémité sud-est de la butte de Cormeilles-en-Parisis. C'est une butte témoin de l'ancien niveau du Bassin Parisien [photos 48-50], les couches tendres de sédiments, alternant calcaire, gypse, sable dit de Fontainebleau, marnes et argiles blanches, bleues ou vertes, ayant été préservées de l'érosion par une couche supérieure de grès plus dure et résistante. Un premier moulin, celui du Docteur Roux, a été démoli avant la fin des années 1920. Il n'en reste qu'une maison, dite "le moulin de la Chaumière", qui fut autrefois un restaurant. Plus loin, l'établissement du "Moulin de la Galette" date aussi du début du vingtième siècle [photos 51-55]. Connu au début comme les terrasses du "père la Galette", c'est, aujourd'hui encore, un restaurant qui vante sa terrasse panoramique. Il fut complété par un "dancing" dans les années 1930, mais il a perdu le charme populaire des premières années. Le moulin est bien sûr un décor.

  Après le pylone de l'émetteur relai de télévision [photos 56-57] que le déploiement de la fibre optique rendra sans doute bientôt obsolète, mettant ainsi au chômage technique les voleurs de cuivre, il ne reste en fait véritablement qu'un seul moulin du dix-septième siècle conservé et restauré dans un état acceptable [photos 58-60 et 62]. Les aménagements récents (notamment les arbres) sont à mon avis contestables (*). La "maison du meunier" fut, un temps, un restaurant apprécié. Une des dernières vignes cultivées dans la région [photos 61-62], avec celle de Sartrouville (*), voisine avec le moulin.

  Avant d'entamer la descente vers Argenteuil, le promeneur passe devant un autre établissement où l'on pouvait danser, l'ancienne maison Daout [photos 64-65]. Ce "dancing" fut également très en vogue dans la première moitié du vingtième siècle. Quittons les coteaux et ses boutiques anciennes [photos 66-67]. Le retour s'effectue par le vieil Argenteuil et sa basilique [photo 68] dont le fronton présente une inscription remarquable [photo 69]. Sur les plus de 40 000 églises en France, seulement moins de 150 portant cette devise républicaine ont été répertoriées. Au passage, saluons la mémoire de Mirabeau, du château duquel (le château du Marais, aujourd'hui un stade éponyme) ne subsistent que bien peu d'éléments : une porte monumentale [photos 70-71] et l'Ermitage du Marais [photo 72] une petite construction a allure de chapelle qui servait de lieu de repos au sein du parc du château. Passons l'église moderne Notre-Dame de Lourdes [photo 73] construite au début du vingtième siècle dans un quartier ouvrier alors en plein développement et intéressons nous au lycée technique (dénomination ancienne) Jean Jaurès [photos 74-75] et son "chef-d'oeuvre" exposé sur la pelouse. Terminons avec un clin d'oeil à la troupe des "petits-nains" d'un jardinet du quartier des Champioux [photo 76].

Cartes postales anciennes des moulins de Sannois

  Pour compléter mes clichés, je vous propose une sélection de quelques copies de cartes postales anciennes qui montrent les moulins de Sannois au début du vingtième siècle.

 • [photo 77] Le moulin de la galette (restaurant du Père la Galette)
 • [photo 78] Le moulin de la Terrasse (La Galette) : les attractions
 • [photo 79] Le moulin dit du Docteur Roux
 • [photo 80] Le restaurant "le moulin de la Chaumière"
 • [photo 81] Le moulin de Sannois (celui qui subsiste)
 • [photo 82] Le dancing "Maison Daout"

Prises de vue : appareil photo numérique Panasonic TZ80 et ordi-phone Huawei P30 Pro et logiciel de traitement PaintShop Pro.

3 commentaires

Commentaire de: Chantal COUSIN [Visiteur]
Chantal COUSIN

Merci de nous faire découvrir ces coins de banlieue méconnus (de moi en tout cas). Le contraste entre la nature environnante qui subsiste malgré tout et l’urbanisme récent ou des traces plus anciennes est saisissant. J’ai beaucoup apprécié le jardin kitschissime et ses petits nains de jardin !!

14/11/2021 @ 11:12
Commentaire de: Laschet [Membre]
Laschet

Merci, Jacques, pour cette belle et longue randonnée. Il y a majoritairement des vues charmantes, mais parfois la verdure est gâchée par la co…rie humaine. Toujours cette volonté de montrer les choses telles quelles.
Pour les vignobles de notre région, il se peut que le réchauffement en cours pourrait donner des opportunités de développement…
Pour le kärcher, c’est effectivement râpé, comme petit Nicolas ne reviendra pas au prochain tour…
Pour le nid de frelons asiatiques, j’ai une suggestion: comme un certain Eric Z. a horreur des envahisseurs on pourrait lui demander de faire une bonne action et de s’y frotter…

14/11/2021 @ 18:43
Commentaire de: Chantal CHANDELLIER [Visiteur]  
Chantal CHANDELLIER

[…] J’adore tout ce que tu nous envoies et j’ai redécouvert Argenteuil avec des surprises telle que la mosquée. Je ne la voyais pas si grande. Bravo c’est bien. Continue à nous envoyer tes belles photos.

09/12/2021 @ 13:32


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