Musique : la forme suite
Dans deux précédents billets, je vous ai présenté les chapitres sur l'orchestre symphonique et sur le poème symphonique de mon cahier de musique. Le présent chapitre concerne une musique déjà ancienne, *La forme suite*, et comme chaque fois, il est augmenté par des liens vers les auditions des oeuvres et vers la biographie des auteurs cités dans le texte : les noms des auteurs mènent sur Wikipédia et les titres des oeuvres conduisent sur Youtube (*). Attention : si vous n'avez pas de compte Google, Youtube ajoute des publicités avant le début des morceaux. Cliquez dès que possible sur l'option "ignorer" en bas à droite de la pub
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1. Origine
C'est la forme la plus ancienne de musique instrumentale en plusieurs mouvements. Elle a pour origine les danceries du Moyen-âge puis de la renaissance, groupées sous forme de suite de danses.
2. Caractères
- Nombre indéterminé de morceaux, courts et ayant le plus souvent un caractère de danse.
- Alternance de mouvements lents et rapides.
- Unité tonale.
- Division binaire de chaque morceau.
- Un seul thème par morceau.
- Structure type vers 1650 : Allemande - Courante - Sarrabande - Gigue.
Audition : Suite pour clavecin en Do mineur de Louis Nicolas Clérembault (prélude à 4:42 - Allemande à 6:58 - Courante à 10:55 - Sarrabande à 12:26 - Gigue à 16:03).
3. Importance
C'est l'un des genres instrumentaux les plus caractéristiques des dix-septième et dix-huitième siècles. La suite est à l'origine directe de la *Sonate*
4. Évolution (*)
• danseries du Moyen-âge et de la Renaissance
• suite de danses au seizième siècle
• la suite véritable apparaît au dix-septième siècle et son épanouissement correspond à la floraison du clavecin :
- en Italie : Girolamo Frescobaldi (♫), Domenico Zipoli (♫), Domenico Scarlatti (♫)
- en France : François Couperin (♫), Jean-Philippe Rameau (♫)
- en Allemagne : Jean-Sébastien Bach (♫) (♫), Georg Friedrich Haendel (♫) (♫)
- en Angleterre : Henry Purcell (♫)
• Elle devient, en France, la forme favorite au clavecin comme à l'orchestre. On intercale des danses de l'époque (gavotte, menuet, rondeau, rigodon)
• À l'origine de la sonate :
- apparition d'un deuxième thème (Domenico Scarlatti)
- et développement de l'allemande (Jean-Sébastien Bach).
Audition : Suite no 1 pour violoncelle de J-S Bach par Mstislav Rostropovich (16:35).
• ce genre disparaît complètement à la fin du dix-huitème siècle pour être repris par les modernes sous une forme différente, souvent proche du poème symphonique.
• Quelques suites modernes :
- La Petite suite de Claude Debussy
- Le tombeau de Couperin de Maurice Ravel
- Escales de Jacques Ibert
- La Suite algérienne de Camille Saint-Saëns
- La Suite archaïque de Arthur Honegger
- La Suite française de Darius Milhaud
- La Suite espagnole de Isaac Albéniz
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L'original aux feuilles jaunies par le temps (3 pages)
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À suivre... La forme sonate
4 commentaires

Merci, Jacques, pour cette suite…
A l’époque où l’on achetait encore les CDs audio, j’ai fait l’acquisition quelques suites parmi les plus connues de JS Bach et de Haendel.
Je me demande comment les musiciens arrivent encore à gagner leur vie, en dehors de concerts auxquels peu de mélomanes ont accès, si tout est balancé sur Youtube ?

J’ai joué la sarabande de handael et elle est très différente des œuvres que tu as présentées. C’est aussi une suite?
Shu-Yun

Pour Shu-Yun (voir “pour Jacques” à la suite) : je suppose que tu as écouté un fragment nommé “Sarabande” de la suite numéro 4 en Ré mineur pour clavecin de Haendel ? C’est en effet la pièce la plus connue de ce compositeur. Elle a été reprise dans une version orchestrale dans le film “Barry Lindon” de Stanley Kubrick. Quand on fait une recherche rapide sur Youtube on ne trouve que ça…
Sarabande (version orchestrale)
Mais la suite en question est bien écrite pour le clavecin ! Comme toutes les *suites*, elle comporte plusieurs morceaux, 5 en l’occurence: Prélude (ou Allegro) - Allemande - Courante - Sarabande - Gigue. Comme tu vois la “Sarabande” est le 4ème morceau et, au clavecin, on n’entend pas tout à fait ce que le film de Kubrick a fait connaître… Le lien ci-dessous envoie directement à la Sarabande d’une interprétation au clavecin, mais on peut aussi écouter depuis le début l’ensemble de la suite…
Voir aussi ce qu’on peut lire sur Wikipédia
Suites pour clavecin de Haendel
Enfin, juste pour le plaisir de la surprise :
Sarabande (carillon)
PS : j’ai ajouté des illustrations musicales dans le paragraphe “Évolution”
Pour Jacques : tu as raison, Youtube, c’est la Samaritaine de l’internet, on y trouve tout ! (slogan publicitaire des années 1960). Mais Gougueul, à qui appartient le tube, veille au grain. Son robot m’a signalé par exemple que les 2 minutes de musique que j’ai collées dans ma petite vidéo sur l’éclipse de Lune étaient soumises à droits d’auteur et que je ne peux dont pas en faire ce que je veux et notamment faire payer pour montrer ma vidéo :) Je crois que ce sont les éditeurs, plus que les musiciens, qui ont peur d’y perdre des revenus.

Jacques,
Merci pour ces illustrations. Mais en effet la sarabande est un morceau tellement à part que je la préfère plus que tous les 4 autres. Il y a quelque chose de transcendant dans ce morceau. Ma prof disait qu’il devait être joué… endiable. Il paraît que c’est un œuvre en réaction aux normes très catholique de la société contemporaine ( je dirais plutôt de l’Eglise).
Bien à toi,
Shu-Yun
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