Au Village, notre Pentecôte à nous

Le 4 Mai 2020 par LouJac Réagir (1) » Partage » Partagez cet article sur Facebook

Après les souvenirs de sa scolarité primaire dans le petit village de Saint-Aquilin-de-Passy dans l'Eure (*), puis ceux de l'internat au lycée de Saint-Gemain-en-Laye (*) Milan nous a relaté son arrivée dans le système scolaire américain (*). Voici un nouvel extrait, antérieur aux précédents dans la chronologie voulue par Milan. Il décrit un peu de la vie menée au Village de Saint-Aquilin (*).

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« Après le décès de ton père, ta mère t’avait mis en nourrice chez un vieux couple paysan en Normandie. Tu vivais là dans des conditions incroyablement primitives, à même la terre battue ». (Souvenirs, légèrement déformés, d’un témoin parisien de mon enfance: une dalle de pierre recouvrait le sol de la maison.)

  « Allez, on y va, il est presque midi, j'commence à avoir faim ! » Pépère donne le signal du départ pour notre visite annuelle de la Pentecôte chez la sœur de Mémère, Madame Samson. Elle habite au bas du village, de l'autre côté de la rue, à environ cent mètres de chez nous.

  « L'Ancien » empoigne son bâton de marche et le brandit avec autorité pour interrompre le flot de voitures qui s'étire lentement en file indienne devant notre porte sur la Nationale 13, embouteillée jusqu’à l’horizon vers les stations balnéaires de la Manche et les haras de Normandie. Il reste planté au milieu de la chaussée, défiant les klaxons impatients, jusqu'à ce que Mémère et moi soyons arrivés au trottoir opposé.

  Comme chaque année ce jour-là, ainsi qu'à Pâques et à l'Assomption, la routine et le calme habituels de Saint-Aquilin ont fait place à une atmosphère de kermesse, comme si le Tour de France allait passer. Avec leurs insistantes sirènes à pin-pons, deux motards de la police de la route se sont frayé un chemin le long de l'interminable file d'autos, pour essayer de résorber le goulot. Il était temps : certains conducteurs excédés commençaient à perdre patience et à s'aventurer dans d’inutiles manœuvres de resquille ou de contournement qui se refermaient aussitôt sur eux, provoquant la colère des autres automobilistes et bloquant intégralement le flot.

  Les deux motards casqués, bottés, sanglés, survenaient au moment propice pour désamorcer la hargne. Les villageois se régalaient de ce spectacle offert gratis par la Gendarmerie Nationale, admiraient les moulinets de bras des deux paladins dont la choréographie était ponctuée d'impérieux coups de sifflet : « Avancez, avancez, stop, avancez! ».

  Pépère et moi avions passé toute la matinée assis à califourchon sur nos chaises installées pour l’occasion devant la maison. Les coudes appuyés au dossier, le menton posé sur les mains, nous avions contemplé le défilé des Parisiens qui progressaient lentement à la queue leu leu vers la mer encore lointaine, comme des tortues à carapaces luisantes se dirigeant vers l'eau. Malgré l'odyssée qu'ils endurent, ils ne sont pas à plaindre, les Parisiens : ce sont tous des riches possédant des autos. A leurs yeux nous sommes des ploucs, des péquenots, obnubilés sur nos chaises par un spectacle qu’eux-mêmes trouveraient idiot.

  Entre les Parisiens et nous la distance est longue ! Parfois, depuis leur vitre baissée, ils désignent du doigt les sabots de Pépère, d'où débordent quelques brindilles de paille fraîche, comme s'ils découvraient en lui un oiseau rare, un animal exotique dans un zoo. Si c'est une dame qui le regarde ainsi, Pépère, flatté de l'attention, lui tire un galant coup de casquette. Sinon, il maugrée sous sa moustache : « Vous voudriez pas prendre aussi ma photo par hasard ? »

  Moi, je répertorie dans un carnet chaque marque de voiture, depuis les brinqueballantes 2 cv jusqu’aux imposantes Rolls Royce généralement estampillées GB, toutes ce jour-là à égalité. Je ne me lasse jamais de cette procession sans fin qui reparaît en sens inverse deux jours après, plus lente encore avec le bouchon du bourg voisin de Pacy-sur-Eure, dans la direction de Paris-Notre-Dame, à 87 km. Quel calvaire les Parisiens ne doivent-ils pas endurer pour notre divertissement des jours fériés !

  Pour notre visite annuelle chez Madame Samson, Mémère a mis ses chaussons du dimanche et un tablier propre, dans la poche duquel est enfoui le paquet de Gauloises qu'elle s'offre aux occasions spéciales, ainsi qu'une boîte de grosses allumettes, plus faciles à gratter que les «p'tites». Notre hantise : « qu’un jour elle foute le feu à la baraque par mégarde ou accident ».

  Hormis cette expédition annuelle de la Pentecôte, Mémère n'ose plus, à cause de sa vue défaillante, traverser seule la rue pour s'aventurer chez sa sœur, de quelques années moins vieille et, comme elle, veuve sans enfant. C'est Madame Samson qui passe de temps à autre faire sa visite chez nous. Pas très souvent toutefois, car elle s'entend mal avec Pépère, bien qu'il ait consenti l’année précédente à veiller toute une nuit Monsieur Samson chez elle après son décès, en m’embarquant avec lui comme compagnon, “entre hommes”, moi âgé alors de sept ans.

  A part ce souvenir morbide que je me remémorais à chaque visite, j'aimais beaucoup aller chez Madame Samson, car à cent mètres de chez nous, je découvrais là un univers à l'opposé du mien, un dépaysement total. Non pas que j'eusse une préférence marquée pour l'un ou l'autre de ces deux pôles inverses de mon village : je n'arrivais pas à trancher, chacun de ces deux lieux ayant pour moi de puissants attraits. Je ne savais pas encore que cette ambivalence me poursuivrait toute ma vie durant, avec mes dédoublements d'identité, le déclassement, l'émigration, les choix impossibles de langues et de pays, mon attraction pour Paris, mon attachement au village.

  Chez Pépère et Mémère régnait le primitivisme intégral, chez Madame Samson un raffinement exquis. Je me sentais aussi rustre que Pépère, mais bien plus obligeant. Selon les contextes, je m'adaptais aux situations, lui non. Il ne pouvait, ne voulait, ne savait modifier son comportement. Ses gros doigts rugueux habitués à tenir des bols, des verres à moutarde, des assiettes ébréchées, des fourchettes tordues, s'accordaient mal aux verres à pied ou aux tasses délicates de son hôtesse, qui malgré tout préférait la belle faïence à la porcelaine, trop fragile selon elle pour la campagne.

  Dans la salle à manger de Madame Samson, à la fin du repas, Pépère repoussait la nappe de dentelle, et tirait le nœud de chique du rebord de sa casquette pour en découper un morceau, au canif, à même le bois de la table, comme sur un bloc de boucher, avant de réclamer un crachoir — à la maison c'était une assiette à soupe disposée à ses pieds. Il préférait outrager son hôtesse de la Pentecôte, plutôt que se soumettre à ses «chichis». J'enviais l'outrecuidance de Pépère, mais je ne me sentais pas l'audace de l'imiter. Ni vraiment le désir : ayant toujours vécu « chez les autres », j'ignorais la désinvolture du « chez soi ».

  « Adèle, ma pauvre sœur, comment peux-tu vivre avec ce barbare ! » avais-je entendu Madame Samson sermonner Mémère au cours de l'une de ses furtives visites chez nous pendant l'absence de l'Ancien, dont elle épiait les allées et venues depuis son rideau, en bas du village.

  L'installation du Père Lepais à Saint-Aquilin avait en effet suscité un scandale qui persistait encore dans l'esprit de certains habitants, en particulier Madame Samson. Ouvrier agricole journalier battant les campagnes, il avait été embauché pour la moisson de juillet à la ferme du Buisson-de-Mai, et logé dans la pièce à louer de la veuve Vermot. Petit à petit, il était passé de sa chambre locative dans celle de sa logeuse puis s'était fixé là définitivement, sans que ni l'un ni l'autre des vieux concubins ne se souciât de comparaître devant l'état-civil. Ils vivaient en complète harmonie, sans jamais se disputer sauf quelquefois, avec malgré tout bonne humeur, au sujet du ronflement de Pépère. A l'encontre de sa sœur qui ne quittait plus la traditionnelle tenue noire du veuvage, Mémère s’habillait désormais en gris.

  Avant de nous faire passer à table pour le déjeuner de la Pentecôte, Madame Samson nous emmenait visiter son jardin. C'était sa grande fierté, un véritable joyau consacré surtout aux fleurs, et aux plantes grimpantes le long des murs dans la cour ombragée, où elle avait disposé une table et des chaises en rotin pour l'apéritif et le café. Le potager se profilait à l'arrière plan, derrière une rangée d'arbres fruitiers, qui formaient eux aussi une palette éclatante. Pas de clapiers à lapins ni de volaille caquetante alentour, seul le silencieux tigré Momo, félin au poil ras et lustré, roi des lieux, compagnon de Madame Samson. Ce jardin constituait un havre d'harmonie, de beauté, et de tranquillité.

  Chez nous, au contraire, la nature à l'état brut prenait le dessus. Le lilas à odorantes grappes mauves, adossé au mur de la maison et copieusement abreuvé par les éclaboussures de la pompe à main, empiétait chaque année un peu plus sur la cour. Un dahlia aux fleurs exhubérantes avait surgi sur le tas de fumier, accompagné d’héliotropes dans le potager, et ça et là des touffes de coquelicots dans le champ attenant. Le calme était souvent rompu par des prises de bec soudaines, des échauffourées stridentes, des tourbillons de plumes et de poussière parmi les habitants du poulailler; le maître des céans à la crête empourprée, dressé sur ses ergots, acariâtre et passablement givré, s'égosillait à pleins poumons pour mettre fin à ces accrochages. Les jours d'intempérie, la pluie faisait un tintamarre sur la tôle ondulée de la remise, et l'on prenait conscience de l'inexorable usure des choses, de leur délabrement, des rafistolages au fil de fer, de la gadoue infranchissable sauf en sabots.

  Madame Samson, constatant mon attraction pour l'ordre et la beauté, avait entrepris de me convaincre de la supériorité de son univers. Elle eût été ravie de m'entendre dénigrer le mien. Mais je restais fidèle à Mémère et Pépère, et pressentais confusément qu'en éliminant la négligence, la crasse et le désordre, on perdait aussi quelque chose d’important.

  Ce contraste n'était pas sans me rappeler celui que j'avais remarqué pendant mes visites au Moulin-Sagout, où travaillait ma mère, entre la salle à manger des maîtres et le réfectoire des ouvriers. D'un côté, une ambiance feutrée, des parquets encaustiqués, des chaises à dossiers en forme de lyre, des murs décorés d'assiettes peintes, une seule personne s'exprimant à la fois dans les conversations. De l'autre, une impression de perpétuel mouvement houleux autour de deux longues tables en bois nu avec de chaque côté un banc, et tout le monde parlant très fort et en même temps, pour se faire entendre par-dessus le brouhaha, un peu comme au bistrot du village les jours de paye. Entre ces deux lieux, le réfectoire et la salle à manger, que j'aimais également et où je circulais à volonté, et qui étaient séparés de manière étanche par la cuisine où officiait ma mère, il m'était difficile de trancher. Même la nourriture semblait différente: ici une impression de mets fins consommés dans un cliquetis de fourchettes et de couteaux, là une grosse potée servie à la louche et avalée à pleines cuillerées. Pourtant, selon Maman, il s'agissait des mêmes plats, des mêmes préparations.

  J'avais du mal à démêler ces contradictions, ayant à l'esprit les leçons de morale de notre institutrice Madame Mercier: «Il n'y a aucune honte à être pauvre, si toutefois l'on reste propre.» Ainsi peut-on très bien décemment ou même avec fierté porter des vêtements rapiécés pourvu qu'ils ne soient pas sales, ce qui serait une honte. La dignité avant tout ! Mais il était si bon aussi de se laisser aller à l'insouciance et l'irresponsabilité comme Pépère, de laisser filer les choses plutôt que de chercher à les contrôler, par exemple sa barbe, qui poussait toute la semaine jusqu'au rituel coup de rasoir du dimanche, procédure que je percevais à la fois comme un assainissement et une mutilation.

  Quant au jardin, Pépère bêchait, sarclait, binait, mais seulement juste assez pour éviter l'étouffement des légumes par les mauvaises herbes. Ainsi, lorsque la haie de groseilliers qui formait une lisière entre le jardin et le champ s'était mise à empiéter sur le sentier, plutôt que de tailler le buisson, nous nous étions mis à le contourner. Madame Samson, elle, se complaisait dans le maniement du sécateur et du râteau. La moindre bouture, la moindre tige qui dépassait, toc, aussitôt décapitée. Pépère pronostiquait: « Gare à vous boutons d'or et pissenlits, un beau jour elle va vouloir faire des gazons, comme les Anglais ».

  Vivant seule et n'ayant personne à qui parler, sauf Momo avec qui elle entretient des conversations roucoulantes de son côté à elle, ronronnantes du sien, Madame Samson profite de notre visite annuelle pour nous déballer son bulletin de santé. Pépère a horreur de cette habitude qu’il qualifie de «manie de vieux», car il estime que c'est manquer de respect envers Mémère : dans le domaine des maux, ses douleurs névralgiques, son tic douloureux, entrent selon lui dans la catégorie des grandes souffrances, à nulles autres comparables, hormis la pierre, le cancer, ou l'accouchement. Mémère en avait tellement bavé qu'elle ne se plaignait plus, et se contentait de fumer ses cigarettes et ses mégots à l'affilée, comme le lui avait suggéré le Dr. Mollard en dernier recours, lors de sa dernière visite chez nous plusieurs années auparavant.

  Madame Samson se lamentait, selon Pépère, de petits maux qu’elle érigeait en grandes misères: ses vertiges, qu'elle éprouvait à rester trop longtemps penchée vers la terre dans le jardin sans remonter la tête, ou en la relevant trop subitement, ses insomnies, ses palpitations, ses étouffements. Des ampoules buvables, qu'elle sciait avec une application cérémonieuse, des cachets, des pilules, des tisanes, des pommades, des paquets de coton hydrophile, des flacons d'éther, une véritable pharmacie remplissait tout un placard de sa cuisine. Une infirmière passait aussi de temps en temps lui faire des piqûres, et une voisine lui appliquait des ventouses. Elle se soignait.

  Les complaintes de Madame Samson exaspéraient Pépère. Pour mettre fin à cette litanie de problèmes selon lui relativement minimes (bien que, n’étant pas à une contradiction près, il affirmait souvent aussi que toutes les souffrances sont réelles pour ceux qui les subissent et donc dignes de respect et de compassion), il menaçait son hôtesse d'une surenchère dans l'horreur : dérouler ses bandes molletières et exhiber ses ulcères variqueux, ses trois inguérissables plaies vives ; « Vous voulez que j’ vous montre quelque chose, moi ? »
  Face à cet ultimatum, prise d'un haut-le-cœur, Madame Samson passait illico à l'autre sujet qui la passionnait : les commérages, les révélations sur les habitants du village, dont elle nous fournissait une ample provision, trop souvent à répétition.

  J'écoutais ces discussions de vieux sans entrer dans les débats hypocondriaques de Madame Samson, mais j'étais moi-même préoccupé par un problème de santé. Un jour, dans un moment de découragement, j'en avais fait part à Mémère : je me réveillais chaque matin avec un violent mal de tête et l'estomac brouillé; heureusement, ces maux se dissipaient dès que je m'aspergeais le visage dehors sous l'eau froide de la pompe.
  « Bah, c'est sans doute un p'tit problème de digestion, m'avait-elle répondu. Mais t'en fais pas, c'est pas bien grave, puisque ça s'arrange rien qu’avec le coup de fouet d'une brassée d'eau fraîche à la pompe le matin. Estime-toi heureux. »
  « Oui, Mémère, mais quand même c'est pas normal, si ? »
  « Qu'est-ce que tu veux, tant qu’c’est pas mortel faut bien accepter son lot. Au moins t'es pas tuberculeux, ni épileptique. T'as pas d'pied bot ni d'bec-de-lièvre. T'as pas les jambes cagneuses ni les oreilles décollées. »
  « Ouais, mais à la dernière visite médicale à l'école, la doctoresse a écrit sur mon bulletin de santé «omoplates saillantes, poids insuffisant. »
  « Bon, t'es un peu maigre, c’est vrai, mais c'est souvent comme ça chez les gosses. Ils forcissent plus tard. C'est comme ça aussi avec les adolescents qu'ont des boutons. Ça disparaît au mariage. Au moins t'es pas rachitique ni estropié, et t’as les dents bien droites, c'est déjà beaucoup. Et tes parents étaient pas alcooliques ou déments. »
  « Oui, mais j'suis rouquin, poil de carotte, y’a Bouquet qui s'est moqué d’ moi sur le chemin de l'école. »
  « Et alors, la grande affaire ! Combien y a d’ gens qui aimeraient avoir une toison d'or comme toi ! Même avec ma mauvaise vue, je les vois briller tes tifs quand tu te les laves avec l’eau du baril sous la gouttière. Y me faudrait des lunettes de soleil pour les regarder. Pépère dit que chaque fois que vous allez ensemble vous faire tondre chez le perruquier à Pacy, il le voit mettre de côté une mèche de tes cheveux dans une boîte en carton. T'es comme les noirs aux colonies, il paraît que les gens veulent toujours leur toucher la tignasse. En plus t’apprends bien à l'école, et tu seras sans doute aussi grand que ton père, c'était un bel homme, tu sais, droit et franc, il avait la même taille que Pépère, 1 mètre 83 sans sabots. C’est tellement dommage qu’il nous ait quittés si tôt. T’avais même pas encore deux ans. Tu sais, j'en ai élevé des gosses pace que leurs mères pouvaient pas s’occuper d’eux, la tienne c’est différent, elle a pas l’choix, elle est veuve et elle travaille comme domestique logée nourrie chez ses patrons. Toi t’es mon dernier, y en aura pus après, j'ai vu c’qu’y deviennent dans la vie, j’sais d’quoi j’parle. »

  Cette remarque de Mémère me réconfortait. Je vivais parmi les vieux, j’idolâtrais leur expérience et leur sagesse, tout en m'amusant de leurs travers, mais j'avais hâte de régler mes problèmes d'enfance, en accédant à ce «plus tard» que ma nourrice me décrivait comme un futur âge d'or, alors que pour elle et pour Pépère c’était au contraire toujours «bien mieux avant.»
  Je buvais leurs paroles. Une fois, sur le chemin du retour de notre expédition annuelle de la Pentecôte chez Madame Samson, Pépère, bouffeur de curés notoire, mais ayant retrouvé sa bonne humeur après la rasade de Calva offerte par notre hôtesse au moment du départ, avait lâché: « Vous savez, après tout, les fêtes religieuses ça m’ dérange pas tellement, tant qu’y a pas plein d’ bondieuseries là d’dans.» Son opinion semblait partagée par la plupart des habitants de notre village… sans clocher.

Milan Kovacovic
(1942-2020)

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Ce texte, tout comme ceux qui suivent dans le "cycle Milan", sont publiés ici avec l'aval de Deborah Scott (*)