Du Soleil plein les yeux
Le 8 Jul 2019 par Jac Lou • Réagir (3) » • ∞ Partage »Il fait beau, le ciel est clair, mais aucun évènement astronomique n'est à l'ordre du jour. La Lune, qui a raté son rendez-vous avec le Soleil, le poursuit en plein jour. Mais le Soleil qui ne le sait pas luit (*). Nous sommes le 8 juillet 2019, un peu avant 13h. Le Soleil se fait tirer le portrait. Il a astiqué son disque et la photo du jour (ci-dessus) ne montre pas même la moindre petite tache solaire. Je disais bien que du côté des évènements astronomiques c'était zéro ... Il faut dire que le Soleil fonctionne selon des cycles dont le principal dure environ 11 ans et que le phénomène des taches solaires présente un maximum au milieu de ce cycle. Le dernier maximum, celui du cycle 24 (*), était en mai 2013. Nous sommes actuellement (août 2019) à la fin du cycle et c'est le calme plat. Le cycle suivant, le cycle 25, va commencer et le prochain maximum de l'activité solaire et des taches qui l'accompagnent devrait se manifester aux alentours de 2024 (*). Tiens bon, Jacques !
Pour les sceptiques qui penseraient que j'ai raté ma photo, je présente ci-dessous, à côté de la mienne (photo 1), des photos du Soleil prises par la Nasa et par l'Observatoire de Paris-Meudon (excusez du peu) à la même date du 8 juillet 2019. On y voit que la photo 2 (Nasa), montrant seulement l'intensité lumineuse (comme la mienne) fait juste apparaître (comme la mienne) la granulosité de la surface du Soleil. Aucune tache n'est présente. Il faut disposer de filtres particuliers pour révéler éventuellement d'autres détails comme dans la photo 3 (filtre SDO/AIA 1600 Angström, Nasa) et dans la photo 4 (spectroheliogramme-h, Paris-Meudon). Cliquer sur les vignettes pour afficher des photos en plus grande taille.
Adresses (pour d'autres images actualisées) :
Observatoire de la dynamique solaire, Nasa
Observatoire de Paris-Meudon
Regarder le Soleil, ce n'est pas recommandé. C'est même formellement déconseillé, sous peine de s'abimer la rétine ! Mais avec un *bon* filtre, c'est possible. Attention, je ne parle pas de lunettes de soleil, mais bien d'un "vrai" filtre solaire qui ne laisse passer au plus qu'un dix-millième de la lumière de notre étoile. C'est parce que j'ai utilisé un tel filtre que, dans ma photo, le ciel que je prétend être clair, est tout noir ! Une intensité lumineuse atténuée dix mille fois ne laisse voir que la surface du Soleil.
J'ai déjà publié un billet dans lequel je montre l'utilisation d'un tel filtre (vignette 1). Ce billet était rédigé à l'occasion du passage de Vénus devant le Soleil en 2012. Hélas, les condtions météo étaient mauvaise au moment crucial. Le prochain transit de Vénus n'ayant lieu que le 11 décembre 2117, on peut imaginer facilement combien j'étais frustré.
Ma frustration était cependant modérée par le fait que j'avais pu capturer une image du transit précédent de Vénus, le 8 juin 2004 (vignette 2). Mais on voit bien que mon matériel photo de l'époque n'était pas le mieux adapté.
Malheureusement les frustrations ne sont pas rares pour qui veut observer les évènements astronomiques depuis une région tempérée du globe. Le 20 mars 2015, une éclipse partielle du Soleil était observable depuis la région parisienne. Hélas, encore une fois, le ciel était couvert au moment de l'évènement. C'est sûrement pour nous narguer que le Soleil est réapparu plus tard dans la journée. Comme j'étais prêt, j'en ai tout de même profité pour enregistrer la petite tache solaire présente ce jour là (vignette 3).
Outre Vénus, il y a une autre planète située entre le Soleil et la Terre, donc susceptible de passer devant le Soleil, c'est Mercure. Un transit de Mercure s'est produit le 9 mai 2016, avec, hélas, le même résultat d'observation que pour Vénus (vignette 4). Pour moi, le rendez-vous est raté ! Le prochain passage de Mercure, le 11 novembre 2019, ne sera visible que depuis les Amériques et le suivant, le 13 novembre 2032, ne sera visible que ... par les humains encore en vie.
** Notez bien que les vignettes sont des liens cliquables **
Dès le dix-septième siècle, avec le développement des instruments d'optique, les transits des planètes intérieures (situées entre la Terre et le Soleil) devant notre étoile ont passionné les astronomes. On peut utilement consulter mon billet sur l'observation du soleil et des transits, à sa page 6 (clic), ainsi que la chronique de l'observation du Passage de Vénus (clic) devant le Soleil en 1874. De nos jour, ce sont les transits des exoplanétes devant leur étoile qui agitent les astronomes (voir les deux liens ci-dessous).
Méthodes de détection des exoplanètes (Wikipedia)
Méthode du transit planétaire (Futura-Sciences)