Il y avait longtemps que je n'avais pas photographié la Lune... au moins 24H ! J'étais donc "en manque" ce soir là et j'attendais avec impatience que ces satanés nuages veuillent bien me laisser entrevoir notre satellite naturel un peu plus clairement. Pour ne pas rester à rien faire, j'ai pris tout de même quelques clichés, histoire de vérifier que mon bras ne tremblait pas. Si je montre cette preuve de mon impatience, c'est qu'elle contient un élément surprise. Une "étoile" (?) que la Lune ne parvenait pas à masquer par son éclat (le petit point blanc sur la gauche - cliquer sur l'image pour agrandir). Je n'avais pas vérifié l'état du ciel avec mon logiciel habituel "Stellarium" et j'ai donc découvert a posteriori que ce n'était pas une étoile, mais une *planète* à qui la Lune rendait visite. Le mot "planète" vient du grec et signifie "vagabond", parce que les planètes vagabondent - se déplacent - parmi les étoiles qui, elles, ont une position fixe les unes par rapport aux autres. Oui, il est vrai que la Lune aussi vagabonde parmi les étoiles, mais ce n'est pas pour autant une planète. C'est le satellite naturel de la planète Terre. En l'occurrence, le vagabond c'était Saturne. D'ailleurs si on agrandit la photo on voit que le point de lumière qui voisine avec la Lune n'est pas bien rond, mais plutôt ovale. Cela a suffit à me satisfaire.
Un peu plus tard, un "trou" dans les nuages, me permet d'avoir une lune sans ombres.
Cest vrai, la photo est un peu "plate". C'est qu'elle est prise seulement un peu plus d'un jour après la pleine lune (17 juin 10H31) et que dans ces conditions, le relief n'est pas apparent, sauf sur le limbe droit du disque lunaire.Le 26 mai 2016, j'avais réussi à prendre un cliché de Saturne qui révélait ses anneaux (mais j'étais vraiment aux limites de ce que peut faire un simple appareil numérique de poche ! clic ici pour voir). J'ai fait d'assez nombreuses photos de la Lune et même une vidéo du "survol" de la Mer des Crises (clic). On peut les trouver toutes en faisant une recherche avec le mot "lune" (clic). On peut faire aussi une recherche avec le mot "saturne" (clic).
Il y avait bien un autre évènement astronomique intéressant ce soir là, le rapprochement très serré de Mercure et Mars, mais il n'était pas observable dans mes conditions (depuis mon arrière cour en ville, faute de grive on mange des merles).
Prise de vue vers 1h05 locale : Panasonic Lumix DMC-TZ80 - zoom x30 (eq. 720 mm) - réglages automatiques : F/6.4, 1/1000s, ISO-800
on peut chanter sur le même air que Trenet; “QUAND LA LUNE A RENDEZ VOUS AVEC SATURNE"…
Joli travail au clair de la lune, la tête toujours dans les étoiles, ou plutôt (et plus près) dans les planètes, quand ce n’est pas (plus près encore) dans les nuages, et parfois même sur les épaules !
René, La Lune et Jupiter ce sera le 13 juillet prochain. S’il fait beau je te promets d’essayer de faire la photo… Mais il ne faut pas espérer voir la Lune et les satellites de Jupiter sur la même photo, les grossissements nécessaires ne sont pas les mêmes.
Note bien que le 20 juillet prochain nous pourrons nous remémorer Apollo XI en regardant la Lune (premier pas sur la Lune le 20/07/1969). Pleine lune le 16 avec une éclipse partielle (environ la moitié de la Lune dans l’ombre) entre 22H15 et 0H55. Maximum entre 23H15 et 23H45.
Jacques,
Ta photo m’a fait penser à la lune noire du poème en prose de Baudelaire “Le Désir de peindre”
Malheureux peut-être l’homme, mais heureux l’artiste que le désir déchire !
Je brûle de peindre celle qui m’est apparue si rarement et qui a fui si vite, comme une belle chose regrettable derrière le voyageur emporté dans la nuit. Comme il y a longtemps déjà qu’elle a disparu !
Elle est belle, et plus que belle ; elle est surprenante. En elle le noir abonde : et tout ce qu’elle inspire est nocturne et profond. Ses yeux sont deux antres où scintille vaguement le mystère, et son regard illumine comme l’éclair : c’est une explosion dans les ténèbres.
Je la comparerais à un soleil noir, si l’on pouvait concevoir un astre noir versant la lumière et le bonheur. Mais elle fait plus volontiers penser à la lune, qui sans doute l’a marquée de sa redoutable influence ; non pas la lune blanche des idylles, qui ressemble à une froide mariée, mais la lune sinistre et enivrante, suspendue au fond d’une nuit orageuse et bousculée par les nuées qui courent ; non pas la lune paisible et discrète visitant le sommeil des hommes purs, mais la lune arrachée du ciel, vaincue et révoltée, que les Sorcières thessaliennes contraignent durement à danser sur l’herbe terrifiée !
Dans son petit front habitent la volonté tenace et l’amour de la proie. Cependant, au bas de ce visage inquiétant, où des narines mobiles aspirent l’inconnu et l’impossible, éclate, avec une grâce inexprimable, le rire d’une grande bouche, rouge et blanche, et délicieuse, qui fait rêver au miracle d’une superbe fleur éclose dans un terrain volcanique.
Il y a des femmes qui inspirent l’envie de les vaincre et de jouir d’elles ; mais celle-ci donne le désir de mourir lentement sous son regard.
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