Avez-vous souvenir d'avoir déjà eu un aperçu virtuel de Thorigny-sur-Oreuse avec moi ? Vous avez oublié où cela se situe ? Petit rappel... Il suffit de vous rendre à Paris où coule l'Yonne. Ensuite remontez le cours du fleuve Yonne. Dépassez Montereau-Fault-Yonne où la rivière Seine se jette dans l'Yonne. Poursuivez jusqu'à Pont-sur-Yonne au confluent de la petite rivière Oreuse. Remontez le cours de cette dernière jusqu'à sa source. Vous êtes à Thorigny-sur-Oreuse. Les bois et forêts ne sont pas loin. (*).
Le nord de la Bourgogne est une région riche en témoignages d'une très ancienne activité humaine. Les balades en forêt près de Thorigny réservent des surprises. Commençons par la forêt de Vauluisant à Saint-Maurice-aux-Riches-Hommes, à quelques kilomètres de Thorigny. On y trouve le dolmen et le menhir de Lancy. Le menhir se cache derrière un arbre, mais le Dolmen est bien dégagé (photos 1-6). Dans la même forêt, plus au nord, dans le bois de Traînel, on trouve cette fois deux dolmens : le grand dolmen (photos 7-8) et le petit dolmen (photo 9) de Trainel. Plus près de Thorigny, à moins d'un kilomètre au nord, dans le bois de la Bertauche (Bardauche), on trouve un petit dolmen souvent caché par la végétation: le dolmen de la Bertauche (photos 10-12). [si je les retrouve, j'ajouterai ultérieurement des photo du polissoir de Lancy en bordure de la forêt de Vauluisant et de la Pierre-à-l'eau sur les hauts de Thorigny]
Dans les bois, ou plus souvent dans les champs labourés, des outils en silex taillé peuvent être mis au jour. Je présente les plus belles pièces que j'ai rencontrées (photos 13-17). Elle appartiennent certainement à la période "paléolithique". Mais celle-ci s'étend entre 15000 ans et 1,5 millions d'années. La fourchette de temps est large ! Je ne suis pas le spécialiste qui pourrait leur donner un âge plus précis. En tout cas, je reconnais deux bifaces, une hache (*), un racloir (j'avais d'abord écrit "grattoir" mais : [📃]), un nucleus (?). Et vous que voyez-vous?
Le texte ci-dessus a été modifié et les photos ci-dessous ajoutées pour répondre au commentaire de Jacques Laschet
Dans les bois on trouve aussi des champignons. Mais attention ! Les photos 20 et 21 montrent un bolet qui pourrait bien être un Bolet à pied rouge (le pied du Bolet Satan est plus trapu). Mais il vaut mieux se méfier et, si on désire le consommer, le faire bien cuire... La couleur verdâtre ou même bleue résulte d'une oxydation par l'air et n'est pas un signe de toxicité. Les Bolets ont tous des tubes sous le chapeau et non des lamelles. La photo 22 montre un champignon à lamelles; probablement une Russule comestible (la détermination exacte d'un champignon nécessite en général de vérifier l'aspect des spores portées par les lamelles). Les photos 23 à 28 montrent le portrait d'un dangereux criminel, l'Amanite phalloïde. Ses signes particuliers : chapeau à lamelles, collerette sous le chapeau, bulbe à la base du pied. Lorsqu'on cueille un champignon, il est important de *ne pas* couper le pied, mais de l'extraire du sol de façon à conserver un éventuel bulbe. La photo 29 montre une paire de Russules émétiques. Comme leur petit nom l'indique, elle ne sont pas vraiment bonnes à manger (émétique = qui fait vomir). À partir de la photo 30, je n'ai pas de certitude sur les champignons présentés. Je vois peut-être une troupe de Russules en 30, des Polypores en 35, mais les autres ? Si vous avez des idées, merci de les formuler
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Photos réalisées le 17 août 2001 près de Thorigny-sur-Oreuse. Les clichés sont pris à l'aide d'un camescope numérique de la fin du vingtième siècle (1999-2000) en mode photo et comportent moins d'un million de pixels : camescope Sony DCR-PC100E; résolution 1152x864 px
Alors là, tu m’apprends quelque chose : j’ignorais totalement qu’il y avait des menhirs et dolmen à 30km de chez moi! il faudra que j’aille y faire un tour ! merci.
Suberbe !!!
Comme tu le sais, je suis moi aussi très amateur de vieilles pierres.
Je ne suis pas spécialiste des mégalithes, mais les dolmens ont été érigés au moins depuis le néolithique jusqu’à l’âge du bronze.
Pour les silex taillés, les vues 13 et 14 sont effectivement des bifaces, le second de type triangulaire étant particulièrement bien réalisé. Tu as eu la main heureuse ! Leur(s) fonction(s) exacte(s) n’est (ne sont) pas très connue(s). Je ne pense pas qu’il s’agit de haches, mais ils ont pu hacher de la viande… La période de production de ces instruments est très large, depuis l’Acheuléen (paléolithique inférieur) jusqu’au Moustérien tardif (paléolithique moyen). Les traces brunes sont dues aux labours des champs, laissées par le frottement avec les outils de fer au fil des époques récentes.
L’objet de la vue 15, en revanche, semble bien être une hache paléolithique, très jolie et apparemment entière (il y a plus de chance de retrouver des haches cassées). Celui de la vue 16 est un éclat non retouché, ce qui ne signifie pas qu’il n’a pas été utilisé (il faudrait l’examiner sous tous les angles, et rechercher les usures). Celui de la vue 17, montre sur la face supérieure des enlèvements de gélifraction d’époques diverses (différentes patines), et donc non artéfactuels; il faudrait l’examiner sous d’autres angles pour rechercher d’éventuels enlèvements par taille humaine.
Alors pour les champignons, je décline. Certes j’ai reconnu le « criminel », mais ta science est bien plus vaste que la mienne.
Réponse à Jacques Laschet pour : “vue 16 est un éclat non retouché".
Merci Jacques pour ta réaction. J’ai ajouté 3 photos dans le corps du texte pour préciser l’aspect de l’éclat de silex (photo 16) que tu penses être non retouché et que j’ai qualifié de grattoir.
Concernant l’objet de la photo 17 que j’ai appelé peut-être imprudemment “nucléus", je ne peux malheureusement rien ajouter. La photo est d’époque (2001) et je n’ai plus l’objet. Je l’ai laissé à une nièce avec le biface de la photo 13 - qu’elle a d’ailleurs cassé peu après :(
Merci Jacques, pour les vues supplémentaires. C’est vrai que ce n’est pas facile de répondre sans pouvoir tourner les objets sous tous les angles.
Autant que je puisse en juger, ce n’est assurément pas un grattoir, mais plutôt un outil tranchant. En revanche, il y a effectivement sur un côté de l’arête tranchante une fine retouche régulière, mais les enlèvements en écaille de l’autre côté semblent plutôt accidentels, en tout cas postérieurs (patine plus récente). L’outil semble avoir été utilisé.
Dommage pour la casse du biface de la vue 13…
Tu as essayé d’identifier le fossile de la vue 18 ?
Bonjour, je me suis beaucoup promené dans le bois de la Bertauche
Il y a quelques années j’étais tombé sur une chose intriguante. C’était un sillon creusé dans la craie. Le passage était assez large pour qu’on y passe. En gros ça faisait comme un couloir (sans le plafond) creusé dans la craie. Est ce que ça vous dit quelque chose ? J’y suis retourné plusieurs fois pour essayer de le retrouver mais impossible.
Cordialement.
Jacky a écrit : “Il y a quelques années j’étais tombé sur une chose intriguante. C’était un sillon creusé dans la craie.[…]”
Je n’ai pas le souvenir d’avoir vu dans le bois de la Bertauche une formation qui corresponde à votre description. Mais je ne suis pas *le* spécialiste de ce bois. Il faudrait demander à M Henri Cymerys, l’inventeur du dolmen de la Bertauche ! Il vit toujours à Thorigny. Cependant je peux formuler deux hypothèses. Mais d’abord il faut souligner que la végétation peut rapidement masquer des roches ou des fossés. Par exemple, lors d’une visite du site postérieure à celle au cours de laquelle j’ai fait les photos présentées dans ce billet, le dolmen était complétement caché. D’autre part, les engins des agriculteurs peuvent également bouleverser les paysages. Première hypothèse. Au sud du bois, il existait une ravine assez profonde pour qu’une habitation troglodytique y ait été établie (ravin de Fleurigny ou de Vallières, aussi connu localement comme la “ravine à Colletat", du nom des derniers occupants d’après l’historien local M Raymond Lapôtre). Cette ravine a été progressivement comblée et ne subsiste sans doute que sous forme de trace (à vérifier sur place). Il se pourrait que vous ayez vu cette trace “il y a quelques années". Seconde hypothèse au cas où votre souvenir de la localisation ne soit pas très précis. Vous pourriez avoir en mémoire une portion du fossé qui marque la limite de la forêt de Lancy (portion de la forêt domaniale de Vauluisant) située à 6 ou 7 km plus à l’Est. Un fossé en bordure d’une forêt est une façon de la protéger du “grignotage” par les zones cultivées qui l’entourent.
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