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09/04/2012

Passages de Vénus - Les anciens et les futurs

  13:27:00, par Jac Lou   , 2837 mots  
Catégories: Astronomie

La parallaxe du soleil peut s'obtenir, avons-nous dit, en notant le plus grand nombre de positions possibles de la planète pendant son passage et en mesurant les distances des centres de la planète au centre du soleil. Ponr éviter les erreurs d'appréciation dues a l'œil humain et à notre système nerveux, le mieux est de prendre directement ces positions en les photographiant. Il y a vingt ans que M. Faye a proposé l'application de la photographie à l'enregistrement des positions de Vénus; le savant académicien trouve, avec raison, trop de difficultés dans les mesures héliocentriques et ne doute pas que les meilleurs résultats ne soient obtenus par l'observation photographique et l'enregistrement électrique de la production des images, en y joignant la détermination de l'heure pour l'observation photographique du soleil au méridien.

Il suffirait, à la rigueur, d'obtenir deux images photographiques du soleil, à deux instants bien déterminés, pour pouvoir tracer sur le disque solaire la route de la planète, qui peut être considérée comme une ligne droite passant par les deux positions obtenues. Mais il est possible d'obtenir des photographies à des intervalles de 5 minutes, c'est-à-dire une vingtaine par heure, ce qui ne porte pas à moins de quatre-vingts le nombre total que l'on a pu obtenir à chaque station, pendant la durée du passage ; six stations suffiraient pour déterminer, par cette méthode la parallaxe cherchée.

Le temps de pose n'étant que de 1/50 de seconde l'heure exacte de chaque épreuve peut être déterminée avec la plus grande précision. Depuis plus de dix ans, on fait la photographie quotidienne du soleil dans plusieurs observatoires, notamment à Kew, près de Londres, et à Lisbonne en Portugal. En employant un photohéliographe de dimensions convenables, on peut représenter le soleil par un disque de un décimètre de diamètre. Une seconde d'arc serait à cette échelle de un demi-dixième de millimètre. Or, la corde solaire parcourue par Vénus a été de 19' 30" et la durée du passage a été de 4 h. 10 m. en moyenne. Vénus a donc mis environ treize secondes de temps à parcourir une seconde d'arc sur sa trajectoire, c'est-à-dire à se déplacer de un demi-dixième de millimètre sur l'épreuve photographique. En agrandissant l'image obtenue de manière à donner au soleil un mètre de diamètre, la seconde d'arc serait représentée par un demi-millimètre, quantité appréciable. Si l'on peut donc obtenir sans déformation et sans perte de netteté, une image agrandie de la portion utile du disque solaire, on peut obtenir la position du centre de Vénus à sa distance minimum du centre du soleil, avec une approximation beaucoup plus grande que celle de l'heure des contacts.

Il y a des précautions à prendre pour que l'image photographique du soleil soit le moins déformée possible (car l'objectif déforme inévitablement), et pour mesurer la quantité de la déformation, pour étudier le rétrécissement du collodion, pour déterminer exactement les angles de position, pour choisir les stations les mieux appropriées au procédé photographique, etc. M. Faye, en France; M. Warren de la Rue, en Angleterre; M. Rutherfurd, en Amérique et M. Paschen, en Allemagne, ont étudié ces précautions. En définitive la méthode photographique est la préférable, et il y a lieu d'espérer qu'elle aura suppléé entièrement aux desiderata énoncés plus haut dans la discussion des difficultés relatives à l'observation des contacts. Grâce à elle, la parallaxe du soleil aura pu être déterminée avec toute la précision requise, et la combinaison des observations prouvera si le chiffre est un peu inférieur ou un peu supérieur à 8" 94, si la distance qui nous sépare de l'astre du jour est réellement de 148 millions de kilomètres, ou bien s'il faut diminuer ou augmenter ce chiffre d'une légère fraction. Ainsi sera conclu le calcul de la plus gigantesque base de mesure qu'il aura été donné à l'homme de découvrir et de connaître; base jetée de la terre au soleil, comme un pont suspendu, qui nous permet de voyager à travers le système, de voir changer les perspectives célestes, et de saisir un aperçu de l'architecture générale de l'univers.

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