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Les voyages de Judita et Adam
Le registre des passagers conservé par les services de l'immigration à Philadelphie, aux États-Unis, concernant un navire arrivé le 24 décembre 1904, nous a appris parmi d'autres informations personnelles qu'Adam Miskar a 29 ans quand il monte à bord du navire le 7 décembre précédent. Cela signifie qu'il est né en 1875. Ce détail m'assure que c'est bien mon grand-père et non un homonyme, puisque cela concorde avec son acte de naissance que j'ai déjà retrouvé dans les registres paroissiaux de Lubina en Slovaquie, son village d'origine qui est précisé également dans le registre. Mais ce n'est pas tout. Le registre des passagers nous livre en premier le nom du navire à bord duquel Adam et ses compagnons voyagent vers l'Amérique. Quelques recherches nous permettent, à partir de ce nom, d'en savoir un peu plus sur les conditions de l'expédition.
D'après son manifeste déposé auprès des autorités du port de Philadelphie, le navire s'appelle le S.S. Rhynland (Rhijnland). L'abréviation S.S. est pour "Steam Ship", ce qui signifie que c'est un bateau mû, au moins en partie, par une machine à vapeur.
Peinture idéalisée sans doute faite lors de son lancement
Le Rhynland a été construit à la fin des années 1870 par les constructions navales Vickers à Barrow, au nord-ouest de l'Angleterre, pour la compagnie Red Star Line. Lancé le 10 juin 1879, il mesure 122 mètres de long et déplace 3700 tonnes environ. C'est un bateau "à voile et à vapeur", typique de la deuxième moitié du 19ème siècle. Il possède en effet quatre mâts, mais aussi une cheminée pour sa machine à vapeur.
À l'origine le navire peut embarquer 150 passagers de seconde classe et 800 passagers de troisième classe, mais en 1903 il est réaménagé et propose 1000 places uniquement en troisième classe. Autrement dit, il devient spécialisé dans le transport des migrants. C'est ce qui semble apparemment le plus rentable. Naviguant en partie à la voile, il ne dépasse pas la vitesse de 14 noeuds, soit environ 25 kilomètres par heure (1 noeud = 1 mille marin, soit 1852 mètres, par heure), ce qui entraîne des durées de traversée d'au moins deux semaines. Les migrants ne sont pas pressés, c'est bien connu, et de toute façon c'est plus économique. Quand Adam voyage à son bord en 1904, le bateau termine une année complète de traversées entre Anvers en Belgique et Philadelphie ou New-York aux États-Unis.
Après avoir subi les interrogatoires et les contrôles préalables à l'embarquement, les candidats à l'émigration sont heureux de se voir servir le souper inclus dans leur billet, même s'il est loin d'être fastueux. La dernière nuit passée à terre dans le confort très relatif de la grande salle d'attente, n'apporte pas un vrai repos. À l'extérieur, le temps est exécrable, une tempête violente souffle toute la nuit sur l'Europe de l'ouest. "Avec le vent du nord qui vient s'écarteler". Au matin il faut pourtant embarquer. Pour sa dernière traversée de l'année, le navire a mis sa machine à vapeur en marche. Il largue les amarres puis quitte le port d'Anvers le mercredi 7 décembre 1904. De nombreux passagers ont préféré rester sur le pont malgré le mauvais temps. Les bourrasques de vent sont toujours assez fortes. Adam, qui n'a jamais connu que la stabilité rassurante des Carpates blanches, est effrayé à l'idée qu'on puisse quitter le port dans de telles conditions de mauvais temps. "Mais non, regarde comme l'eau est tranquille" lui rétorque Georg. Les premiers moments de navigation semblent en effet contredire les craintes d'Adam. Le vent ne provoque que des vaguelettes a liseré blanc sur la surface grise de l'eau. On sent que le navire bouge, mais c'est tout à fait supportable. Il faut dire qu'on n'est pas encore en mer, mais sur le fleuve Escaut ! "Avec un ciel si bas qu'un canal s'est perdu". Deux ou trois heures plus tard, c'est une autre histoire. Les berges se sont éloignées, le vent a forci et les mouvements du bateau sont devenus très "sensibles". Nos voyageurs découvrent sans plaisir le tangage composé au roulis et au pilonnement (*).
Heureusement, après quelques heures de calvaire, le pont cesse sa gigue infernale. Si la houle diminue, c'est que le Rhynland s'est engagé dans un chenal, le Solent, entre l'île de Wight et l'Angleterre, pour ensuite remonter l'estuaire de la Test jusqu'au port anglais de Southampton et y faire escale. Est-ce pour échappper au gros temps, ou n'est-ce pas plutôt pour accueillir de nouveaux passagers ? En effet, le lendemain après l'embarquement de nouveaux migrants, le bateau est plein à craquer. Nouveau départ. La mer s'est apaisée. Cette fois, c'est pour de bon, on met les voiles dès la sortie du port, d'abord vers le Sud pour contourner l'île de Wight, puis plein Ouest. Les mouvements du pont sont moins amples que précédemment, mais on est loin de la stabilité.
Comme une bonne partie des passagers, Adam est malade pendant plusieurs jours. L'atmosphère à l'intérieur du navire, dans les dortoirs d'entrepont, est une abomination de puanteur que le vent qui s'insinue réussira toutefois à dissiper à la longue. La vie à bord, au sein d'une foule d'un millier de personnes, impose une promiscuité difficilement supportable. Le petit groupe de Lubina préfère rester la plupart du temps sur le pont. Chaque nouveau jour, Adam se demande s'il a vraiment bien fait de s'embarquer dans cette aventure. La traversée de l'océan Atlantique nord dure 18 longs jours au total.
Le 21 décembre, la terre est en vue. Les passagers se réjouissent de voir enfin la "terre promise". Mais l'horizon ne se rapproche pas. Le navire fait apparemment voile vers le Sud en suivant une côte à distance. L'excitation retombe. Enfin, après encore presque une journée de navigation, on change de cap et on se dirige vers l'Ouest. Qelques heures plus tard on distingue au loin une côte de chaque côté du navire. La machine à vapeur est poussée à son maximum et fait vibrer la coque. Il s'agit de remonter le cours du fleuve Delaware sur la rive droite duquel la ville de Philadelphie s'est développée.
Quand le bateau accoste, le voyage n'est pas pour autant terminé. Il faut encore subir un examen médical. Celui-ci est fait dans un bâtiment séparé de celui de l'immigration. Il s'agit pour les autorités de Pensylvanie de faire tout pour que ne se reproduise pas, comme on l'a déjà connu, une épidémie introduite par un passager malade. Des médecins refont les mêmes examens déjà subits par les migrant avant le départ. Ils sont particulièrement attentifs à l'aspect de la peau.
Les personnes présentant une éruption de boutons ne seront pas admises à entrer aux États-Unis. Pas plus que celles qui sont affectées d'une infection des yeux, ou encore celles qui claudiquent. Sans parler de celles ou ceux qui auraient la malchance de faire une crise d'épilepsie au mauvais moment. L'Amérique doit être un monde parfait. Nos amis ne sont pas inquiets. Ils ont déjà affronté les mêmes épreuves avec succès. Et ils sortent indemnes de près de trois semaines de voyage; ce n'est pas comme ce migrant qui est décédé pendant la traversée et qu'on a mis à la mer enveloppé dans un drap, à moins que ce fut dans un sac.
C'est le samedi 24 décembre, il fait très froid. C'est un Noël où la neige est particulièrement abondante, mais ça, pour des slovaques, ce n'est pas exceptionnel. Tous les passagers déclarés sains sont finalement réembarqués pour une dernière étape jusqu'au bâtiment de l'immigration. Une fois de retour à bord, nos quatre amis sont de bonne humeur. Janos s'interroge.
- "Tout de même je me demande pourquoi les femmes étaient conduites devant un guichet à part où se tenait cette grosse matrone.".
- "Et vous avez vu comment le premier médecin écrivait un petit signe avec une craie sur la veste ou le manteau de certaines personnes ?" demande Adam. "Après ces personnes étaient conduites dans une autre pièce. Je suis bien content de ne pas savoir ce qu'on y fait.".
- "Oui, heureusement, ils n'ont même pas vu que la traversée m'avait mis l'estomac à l'envers" déclare Janos dans un éclat de rire.
- "Et moi que j'ai encore dans la tête le tak-tek-du-train qui rend fou" répond Georg sur le même ton.
- "Et moi, ils n'ont pas vu que j'avais le mal du pays" ajoute Adam avec un sourire triste en pensant à sa femme et à ses enfants.
Les passagers débarquent une seconde fois et sont conduits comme attendu vers le bâtiment de l'immigration de la Red Star Line, avant d'être autorisés à accéder à la gare que la compagnie ferrovière "Pensylvania Railroad" (PRR) a construite avenue Washington sur la jetée 53. On entre à l'étage supérieur du bâtiment, et ce sont de nouveau les files d'attente vers les interrogatoires. "Et moi qui pensait que c'était terminé, mais tout recommence." remarque Georg avec amertume. Des douaniers et des employés reposent les mêmes questions auxquelles tout le monde a déjà répondu avant de prendre la mer.
Adam et les autres obtiennent enfin leurs certificats d'immigration. Ils peuvent alors passer à l'étage inférieur où ils n'ont que faire des vestiaires, des guichets de change, ni de ceux pour acheter un billet de train - ils ont déjà le leur inclus dans le billet de la Red Star Line. Ils n'ont qu'une idée, gagner la gare. Heureusement, il suffit pour cela de sortir et traverser la rue (*).
Ils doivent maintenant tous quatre atteindre la ville de Saint-Louis. L'adresse précise du cousin de Georg et Janos, Daniel Slavik, chez qui Adam se rend également, est au 2015 rue Menard. Michal, lui, doit se rendre au 1852 de la 9e rue chez son cousin Martin Mrabovski. Sur un mur de la salle d'attente, une carte du réseau leur permet d'apprécier le chemin qui reste à parcourir. Ils ont du mal à trouver Saint-Louis. Ils ne l'imaginaient pas si loin à l'intérieur du pays. La distance est d'au moins mille quatre cents kilomètres. Ce que la barre d'échelle exprimée en mesures anglaises leur avait d'abord caché.
- "Notre cousin nous l'avait dit, il faut encore plus de deux jours de train pour arriver" rappelle Georg en regardant Janos (*).
- "Le train de la PRR ne part que demain matin. Nous allons encore passer une nuit dans une salle d'attente." ronchonne Michal.
- "Bah non, les gars, vous avez oublié ? Ce soir c'est Noël. Nous allons trouver une église et y passer un peu de temps. Et ce sera gratuit." propose Janos.
- "On nous a prévenu que, la nuit, les villes pouvaient être dangereuses..." oppose Adam.
- "Mais nous sommes quatre et nous avons chacun quatre membres solides." argumente Janos.
- "Très bien alors" concède Adam.
Georg, lui, ne dit plus rien. Il est bouche bée, immobile, les yeux fixés sur un employé qui nettoie le sol à l'aide d'un balai. Le visage et les mains de l'homme sont tout noir. Il finit par articuler à voix basse
- "Regardez.".
Les trois autres se tournent la tête dans la direction du regard de Georg. Ils restent un moment tous silencieux puis Janos lance
- "Bon, nous savions que ça existait des hommes noirs. Maintenant nous savons qu'il y en a en Amérique. Nous en avons vu un. On ne va pas rester à le regarder balayer. Sortons et trouvons une église.".
(cliquer sur la carte pour l'agrandir dans une nouvelle fenêtre)
Depuis Philadelphie, la voie appartenant à la PRR traverse le Maryland vers le sud-ouest jusqu'à Baltimore où le train fait un arrêt assez long. Comme toujours autour des gares le quartier est noirci par les fumées de charbon des motrices. Mais ce qui étonne les voyageurs, c'est que, dans une bonne partie du reste de la ville, tout est noir également. Un immense incendie a ravagé la ville en février dernier. Pour l'heure, dix mois après l'incendie, Baltimore est un immense chantier de reconstruction qui durera deux ans. Pour certains passagers c'est la destination finale.
La suite du voyage se fait en direction de l'ouest à travers le sud de la Pennsylvanie : Hanover junction, York, Camp Hill (Harrisburg), Lewistown, Bellwood, Altoona, Blair county, Pittsburgh. Puis on traverse tout l'Ohio : Wheeling junction, Dresden, Columbus, Xenia, Cincinnati. De là, on traverse également l'Indiana : Richmond, Indianapolis, Terre Haute. Il reste encore l'Illinois à avaler : Effingham, Altamont, Vandalia, East St Louis. Enfin on franchit le fleuve Mississipi pour parvenir à la Porte de l'Ouest au Missouri : St-Louis.
Pourquoi Daniel Slavik et Martin Mrabovski sont-ils allés à Saint-Louis en 1904 ? Et pourquoi Adam, Georg, Janos et Michal les rejoignent-ils ? Saint-Louis, c'est "la Porte de l'Ouest" (Gateway to the west). C'est de là que partaient les colons à la conquête de l'Ouest. Mais pour nos migrants, c'est surtout une ville qui a besoin de main d'oeuvre. La ville avait fait parler d'elle récemment puisqu'elle avait accueilli à la fois une Exposition Universelle (3), entre avril et décembre 1904, et les Jeux Olympiques d'été. On célébrait ainsi, avec un an de retard, le centenaire de la cession, par l'Empereur Napoléon aux jeunes États-Unis d'Amérique, de la Nouvelle France, autrement dit la Louisiane, qui à l'époque s'étendait jusqu'à Saint-Louis et bien au-delà. La construction de l'exposition et celle du stade olympique, puis le démontage des constructions temporaires de l'exposition, ont occupé de nombreux ouvriers pendant de nombreux mois. Nos émigrés slovaques ont été probablement appelés pour être du nombre. Cependant St Louis était une ville active située sur une grande voie de navigation, le fleuve Mississipi. C'est par exemple la ville d'implantation originelle de Monsanto (production de vanilline et de caféine), mais également une ville de brasseries ou de fonderies. Une fois sur place, les ouvriers avaient d'autres opportunités de travail que celles offertes par la fin de l'Exposition internationale et des Jeux olympiques.
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19 commentaires
Hâte de lire la suite de cette comédie romantique: c’est mon côté midinette ! mais belle découverte des mœurs et du Folklore de la région et de l’époque.
Merci, Jacques, pour cette biographie vivante, qui m’a rendu presque présent auprès de ces personnes qui me sont inconnues. Tu as de très bons souvenirs d’enfance: cette exploration d’armoire a dû te marquer. Dommage pour la destruction de cette jolie robe de mariée!
Je me rappelle aussi que tu m’as dit, il y a quelques années, les difficultés de faire ta généalogie maternelle. Question: est-ce que depuis les actes ont pu être mis en ligne?
Merci, enfin je vais connaître un peu l’histoire de Maman. Déjà j’ai appris l’histoire de la robe de mariée
Je me souviens de cette armoire située dans la petite chambre toute en longueur côté droit de la maison en bois.
Une armoire immense dans mon souvenir, en bois verni de couleur sombre mais pas d’y avoir fouiné. Elle était toujours fermée.
C’est une véritable épopée que tu nous contes là !
Jacques Laschet disait : “tu m’as dit […] les difficultés de faire ta généalogie maternelle. Question: est-ce que depuis les actes ont pu être mis en ligne?”
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Ma réponse : Les pages que je publie sont justement des éléments de ma généalogie maternelle. Les registres des églises de Slovaquie ont été numérisés et mis en ligne par les Mormons. Comme tu peux voir, j’ai trouvé les actes de mes grands-parents Judita et Adam, ainsi que des traces écrites de leurs déplacements (voir dans la suite). Pour les générations plus anciennes, cela se complique à cause du manque de précision des infos des registres : diminutifs au lieu des prénoms, changement de la graphie quand le scripteur change, passage du slovaque au hongrois puis au latin… Mais globalement, je suis certain de l’origine paysanne pauvre de ma famille du côté maternel. C’est tout à fait “raccord” avec l’origine paysanne pauvre de ma famille bas-normande du côté paternel.
Merci, Jacques, pour ta réponse. Pour mes propres recherches généalogiques au niveau des registres paroissiaux je rencontre, comme toi, de nombreux obstacles: manque de détail sur l’identité et les origines des parents, homonymie, langues, graphies etc. Le registre de l’état civil a été mis en place dans ma région natale vers 1796, faisant suite au rattachement en 1794 à la République Française, ce qui a bien réduit la plupart des difficultés, même si au début il demeure encore des imprécisions, comme l’âge estimé sur acte, voire parfois des erreurs d’identité, qui iront en diminuant dans la seconde moitié du 19ème.
De mon point de vue, non plus, aucune branche ne mérite d’être négligée, qu’elle soit maternelle ou paysanne pauvre. Ces petites gens qui nous ont précédé gagnent tous à être connus autant que possible, puisqu’ils sont les racines de ce que nous sommes… Et donc je constate que tu fais un travail très approfondi dans ce cadre, un exemple à imiter!
Si je comprends bien le système ressemble à de l’esclavage consenti !
À propos des voyages en train…
La gare d’Anvers-Central est une merveille architecturale, que j’ai visitée plusieurs fois. Mais ces voyageurs de la 3ème classe passés au vinaigre et au benzène, vraiment ?!
Moi qui n’ai jamais posé les pieds sur le continent américain, je suis admirative de ces migrants qui ont eu l’audace et l’énergie nécessaires pour traverser toutes ces épreuves à l’époque (d’autres migrants ont le même courage aujourd’hui avec souvent des drames à la clé).
Bonjour.
Jean-Claude a écrit “… le système ressemble à de l’esclavage consenti". Ma réponse : Je ne vois pas bien à quel système tu penses ? S’il s’agit du “système” qui consiste à faire venir des migrants pour travailler, alors j’entrevois deux réponses possibles : 1/ nos pauvres paysans consentent à émigrer contre la garantie d’un salaire décent et on peut considérer que le travail les libère. 2/ comme tous les ouvriers, ces migrants ne choisissent pas vraiment leur travail, mais par nécessité ils louent leurs bras à un employeur qui fixe les règle. En ce sens, le travail les asservit.
Jacques Laschet a écrit : “… ces voyageurs de la 3ème classe passés au vinaigre et au benzène, vraiment ?!". Ma réponse : Si tu t’inquiètes pour la réputation de ton pays, je te rassure, comme je le précise ces traitements sont délivrés sous la responsabilité des compagnies maritimes à la demande des autorités américaines. Le gouvernement belge a refusé de s’en mêler. Plus généralement, tout ce que je rapporte provient de sources que je considère fiables. En l’occurrence, ta remarque m’a conduit à corriger le terme “benzène” en *benzine* (ce n’est pas la même chose). Il est possible que l’auteur initial (anglophone) n’ait eu qu’une connaissance sommaire de la chimie (ou de l’orthographe) ? Quant au vinaigre, je ne vois rien de choquant. Quand j’étais enfant (écolier), ma mère me rinçait la tête au vinaigre.
Merci, Jacques pour ces précisions. Loin de moi de mettre en cause tes sources. Mais, comme toi, je pense qu’il y a une mauvaise traduction. En allemand Benzin=essence, et en néerlandais, benzin=benzine et benzine=essence. Dans tous les cas il s’agit d’un mélange d’hydrocarbures de type alcane, et pas du tout l’hydrocarbure aromatique (au sens chimique) benzène qui est beaucoup plus toxique et très cancérogène. De nos jours l’huile de paraffine est encore utilisée, avec d’autres produits, comme anti-pou. En revanche, je n’ai rien à redire sur l’usage du vinaigre en friction.
Hello frère, merci pour le souvenir de ce voyage épique [en page 6, note de l’admin], mais tu as oublié de parler des nombreuses crevaisons subies durant le trajet où notre oncle y est allé de la rustine et de la pompe pour réparer ces ennuis. Car à cette époque pas de station service à l’horizon.
Coucou, et bien cette fois ci les larmes me sont venues en entendant la chanson tece voda tece. Je revois maman me la chanter.
Merci impatient de lire la suite. Un voile d’ombre se leve enfin sur l histoire américaine de la famille.
Je partagerai avec les petits.
Bise
Toujours aussi passionnant et très documenté; merci.
Merci pour ce nouveau chapitre. Juste un commentaire il est difficile de parler d’identité nationale slovaque dans le contexte pré WWI - le concept d’empire était très mouvant et je ne suis pas sûr que mes arrières grand-parents ayent fait la distinction entre ce qui est aujourd’hui la Slovaquie, l’Ukraine de l’ouest ou même la Hongrie. Il en est de même pour le terme slave qui englobe les russes et les slaves du sud (serbes croates etc)… À voir la dénomination exacte que tu as retrouvée dans les courriers originaux.
Merci Gregory pour ta lecture critique. Je ne pensais pas avoir parlé d’identité *nationale* slovaque. J’ai relu rapidement les pages publiées et je n’ai pas trouvé d’endroit où j’ai pu “déraper” ? J’ai prévu de tenter de justifier ce que j’ai raconté jusqu’ici, dans la dernière page (à paraître), mais tes remarques me font un peu anticiper. Je n’ai pour source familiale rien d’autre qu’un livre de messe que j’ai présenté ailleurs dans la partie “Généalogie” de ce site. Ses pages de garde n’apportent que des dates de naissance manuscrites et quelques enluminures. Dans les pages 4, 5 et 7 de la présente publication je montre des extraits des registres d’immigration aux USA qui stipulent que nos aïeuls Judita et Adam sont de nationalité hongroise et de “race” ou ethnie slovaque. Je me suis appuyé sur ces faits pour leur “inventer” un état d’esprit. Pour ma part, je ne doute pas que mes grands parents aient été conscients de leur place dans l’Europe de 1900. Mais je n’ai évidemment et malheureusement aucune preuve à te produire.
Voyage
Très intéressant la vie de tes ancêtres…….on se laisse emporter dans un tourbillon et on voyage avec eux.
Merci……
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