Les fresques du Tassili des Ajjer
Le 27 Avr 2011 par Jac Lou • Réagir » • ∞ Partage »Le Tassili n'Ajjer est un haut plateau arride au Sud-Est du Sahara, partagé entre l'Algérie et la Libye, s'élevant entre 1500 et 2000 m d'altitude, et surplombant l'oasis de Djanet (altitude 1000 m) du côté algérien. À l'Est, du côté libyen, il descend vers Ghat, cité de l'ancien royaume des Garamantes, centre traditionnel des Touareg des Ajjer. Dans la langue des touareg, le mot "tassili" signifie "plateau".
Le plateau des Ajjer est de nature gréseuse; les roches de surface y ont été sculptées par l'érosion, constituant des abris sous roches. Les occupants anciens du plateau ont, depuis le néolithique saharien et au long des millénaires, orné les abris de peintures représentant de nombreux animaux ainsi que de scènes de la vie quotidienne des éleveurs de bovins et des chasseurs. En conjugaison avec des conditions climatiques exceptionnelles (25 à 50 mm de pluie par an), ces abris ont permis la conservation des peintures. Henri Lhote estime l'âge des plus anciennes à environ 7000 ans. Les abris ornés sont répartis en différents lieux sur le plateau et constituent sans doute, ensemble, le plus grand musée en plein air du monde. Les autorités algériennes ont su mettre en oeuvre des mesures de protection et de mise en valeur en créant le Parc National du Tassili, décision renforcée par l'inscription du Parc sur la liste du patrimoine mondial par l'UNESCO. Il existe déjà sur le Net des photos des peintures rupestres du Tassili n'Ajjer (voir quelques liens en bas de page -clic-)), mais est-ce que je devrais pour cela ne pas y ajouter quelques unes des miennes ? Je le ferai progressivement, à mon rythme, merci donc de revenir souvent voir les nouvelles photos (clic).
Je présente mes photos dans un album lié à cet article que j'aurais pu intituler "Chaud et fresques à la fois" ou encore "Tassili de n'aguère, Tassili de Jadis, parallèlement" [1] (merci à Geneviève B. qui m'a soufflé le jeu de mots naguère / n'Ajjer). Les photos ont été réalisées au cours d'une randonnée (aujourd'hui on dirait peut-être "un trek" ?), organisée par l'UCPA / les "Caravanes belges" la deuxième quinzaine de mars 1974, juste avant la mort du président Pompidou - mort qu'on a apprise dans l'avion au cours du vol de retour par une annonce faite au nom du commandant de bord. Pour l'anecdote, cette annonce a été ponctuée par des applaudissements venant d'une partie des passagers, jeunes pour la plupart, ce qui a fortement choqué l'autre partie des passagers et celui qui avait fait l'annonce. Le souvenir de Mai 68 et celui de la "reprise en main" qui a suivi et dont Pompidou était le maître d'oeuvre étaient encore très frais dans les mémoires...
La "caravane" comprenait six randonneuses et deux randonneurs. Je n'ai retenu que deux prénoms : Brigitte et Thérèse. Que les autres veuillent bien m'excuser, mais cela fait bien trente-sept ans et ma mémoire n'a jamais été bonne pour les noms ... Il y avait bien sûr un guide targui ("targui" est le singulier de "touareg") et deux âniers. Les cinq ou six ânes portaient notre barda et nous permettaient de marcher "confortablement", confort à relativiser par la chaleur le jour, le froid la nuit (1700m d'altitude quand même), un vent de sable, les scorpions ... bref l'aventure ;)
Les photos ont été prises à l'aide d'un Contarex SE de Zeiss Ikon (SE = Super Electronic), un des premiers appareils motorisés. Cet appareil avait pour principal défaut son poids. Il était équipé d'objectifs Zeiss de 50 mm, d'un 25 mm et d'un petit téléobjectif de 135 mm avec parfois un filtre polarisant qui explique certains ciels au bleu intense dans les photos. Je recommande le filtre polarisant pour les photos sous un fort soleil, à condition d'être attentif au fait qu'une trop forte polarisation peut produire un effet de gradient dans la densité du ciel ! Les pellicules 24x36 Ektachrome 36 p. étaient stockées dans une boîte en aluminium pour les mettre autant que possible à l'abri de la chaleur et du sable. Sage précaution car nous avons connu un vent de sable qui transporte une poussière de silice qui s'insinue partout et qui est à l'origine de certaines rayures sur la pellicule. Le Contarex a dû être entièrement nettoyé au retour; l'opération a été faite par la société Vilma à Paris (super compétente, publicité gratuite). Depuis 1974, les diapositives Ekta ont été conservées à l'abri de la lumière et je les ai numérisées relativement récemment à l'aide d'un scanner à plat avec dos pour transparents de marque Epson, en utilisant une résolution réelle de 100 points par millimètre (images de 3600 x 2400 points environ). Les fichiers images en 24 bits couleurs sont enregistrés au format TIFF (environ 25 Mo chaque).
Je présente des copies au format Jpeg de 640x430 points ou 800x530 points (environ) compressées à 20 ou 30%. La plupart ont été légèrement nettoyées pour éliminer les quelques traces de poussières - inévitables quand on numérise des photos. Les copies originales sont éventuellement disponibles (me contacter).
Rappel du lien vers mes photos dans le photoblog (clic). Ne pas oublier de revenir pour voir les photos suivantes (abonnez-vous au fil RSS).
Résumé chronologique des photos présentes et à venir
1. Montée vers Tamrit par l'Akba Tafelalet (Tafilalet). Exploration dans la région de Tamrit. Tan Zoumaïtok où est conservé un des plus beaux exemples de l'art pariétal archaïque : mouflons aux cornes démesurées côtoyant des danseurs empennés et des animaux imaginaires ou à jamais disparus.
2. Les peintures de la station rupestre de Tin-Itinen. Par un dédale de petites gorges, on atteint Tin-Taza, une "ville" surgie de la préhistoire avec ses fresques rupestres d'époques diverses courant aux flancs d'immenses morceaux de roc dressés tels de fabuleux minarets aux socles ensablés.
3. Traversée d'un site qui domine Ghat et la plaine de Lybie, antique royaume des Garamantes. On atteint Tin-Aboteka et ses sites rupestres montrant des chasseurs.
4. Site préhistorique de Sefar, un des principaux sites rupestres du Tassili.
5. La piste vers Tin-Kani.
6. De Tin-Kani à Ozaneare, on croise des cyprès de Duprez à Rayaye.
7. De Ozaneare à Jabbaren, très beau site dominant une vallée sableuse.
8. Visite de Jabbaren. Un fantastique musée en plein air de plus de 5000 dessins de toutes les époques représentées au Tassili (de -7000 à l'Hégire approximativement) se déploie dans un paysage à l'âpre beauté dominant l'oued Amazar.
9. Piste vers Tin-Defedest.
10. Descente de l'Akba Aroun vers Djanet.
11. Les dunes de l'Erg Admer.
Quelques liens sur Wikipedia pour creuser un peu le sujet des peintures rupestres du Sahara (NB ces liens ouvrent une nouvelle fenêtre) :
Quelques liens vers des sites intéressants car s'intéressant au même sujet (NB ces liens ouvrent une nouvelle fenêtre)
- Un récit de treck au Tassili par Daniel Fournier (site perdu)
- Les arches naturelles du Tassili des Ajjer par Guilain Debossens.
- Quelques photos sur Panoramio (site supprimé "http://www.panoramio.com/photo/9850985")
Référence aux poésies de Paul Verlaine Jadis et naguère, Parallèlement.